A Reims, Marne, cette opération a été réalisée sur une surface de 7 000 m2.

Dernière modification
10 mai 2016

L'étude a permis de préciser les processus de formation et d'évolution d'un quartier situé entre le centre primitif et administratif et la « zone industrielle » des ateliers de céramique du quartier Saint-Remi. 

Les équipements augustéens

Les rues, qui se croisent à angle droit, ont vraisemblablement été tracées lors de la mise en place du carroyage augustéen, qui déborde très largement l'emprise de la ville antérieure. Des caniveaux sont creusés de part et d'autre de la chaussée, mais les constructions riveraines paraissent plus tardives.

Le quartier du Haut-Empire

Au cours de la première moitié du Ier siècle, les chaussées sont empierrées et des maisons, construites en bord de rue, abritent des habitations ainsi que des installations artisanales et commerciales. Des espaces relativement étendus semblent avoir servi de lieux de stockage. Les habitations, généralement de taille modeste, appartenaient probablement à commerçants et artisans de la classe moyenne, car elles étaient équipées d'aménagements de confort tels que caves et chauffages par hypocauste. L'habitat se densifie progressivement entre le milieu du Ier et la fin du IIe siècle, avec une colonisation progressive des cours et des coeurs d'îlots. Au IIe siècle, l'édification de portiques marque l'apogée du développement démographique de la ville.

L'Antiquité tardive

Le quartier, abandonné à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle, a changé radicalement de fonction lors de l'édification de l'enceinte tardive. À cette occasion, il a servi de carrière d'extraction de matériaux de construction. Puis le site fut remblayé d'une couche de terre permettant la mise en culture des espaces situés au sud-ouest de la ville reconstruite à l'époque constantinienne.

Époques médiévale et moderne

Le site se trouve à l'intérieur de l'enceinte du XIVe siècle, sur une zone non construite qui appartenait, en partie, à la communauté des Clarisses de Reims. Il empiète sur la partie sud de l'enclos ecclésiastique du couvent des Clarisses et occupe principalement une zone de jardins, d'où la quasi-absence de fondation et le peu de matériel retrouvé dans les structures en creux. Les rares fondations de murs relevées sur le site correspondent à des murs de parcellaire, retrouvés sur le plan du Terrier de l'archevêché (1752). Deux structures ont livré un matériel relativement abondant, daté de la fin du XVe à la première moitié du XVIe siècle. Ce mobilier correspond probablement à l'occupation du site par les religieuses, qui l'abandonnent pendant la Révolution.