A Reims, Marne, couvrant une superficie totale de 2 840 m2, les parcelles concernées par l'opération archéologique se trouvent à l'intérieur de l'enceinte de la ville du Haut-Empire et à l'extérieur de l'agglomération tardive, à 450 m au nord du rempart.

Dernière modification
10 mai 2016

L'opération était divisée en deux zones : la première (400 m2) concernait une voie nord-sud, et la seconde une partie d'un îlot à l'est de cette voie. 


Niveaux de circulation

Plusieurs chaussées ont été repérées. La première bande de roulement est mise en place durant la deuxième partie du règne d'Auguste (début du Ier siècle de notre ère). Il s'agit alors seulement d'un axe de circulation marqué par de profondes ornières dans le paléosol (terre végétale qui coiffe le substrat géologique). Contrairement aux chaussées postérieures, celle-ci n'est associée à aucun caniveau. Deux états empierrés lui succèdent. Le premier est installé au cours des années 60-80, et le second, auquel est associée une série de piles de portique, dans le courant du IIe siècle. Les derniers niveaux de circulation conservés sont datés du milieu du IIIe siècle (240-280). Les empierrements des chaussées postérieures ont été récupérés, et seul un égout attribué au IVe siècle témoigne de cette occupation.

L'îlot (habitat privé artisanat et entrepôt)

En ce qui concerne les structures bâties, trois phases ont pu être distinguées.
La première (milieu du Ier siècle) correspond à l'abandon de vestiges d'habitat en creux (trous de poteaux, sablières, fosses), ainsi qu'à un grand bâtiment de stockage. Construit sur « vide sanitaire », cet horreum (« entrepôt ») mesure plus de 70 m de long sur au moins 12 mètres de large et sa structure porteuse est constituée de poteaux profondément ancrés dans le substrat géologique.
Durant la deuxième phase, les constructions « en dur » apparaissent, matérialisées, pour l'habitat par des fondations de murs en pierre et, pour l'horreum par de nouvelles fondations, en craie pilée surmontées de dés massifs en pierre.
Au cours de la dernière phase (fin du IIe - début du IIIe siècle), cette portion de l'îlot est totalement réorganisée. Une domus s'installe sur les vestiges de l'habitat antérieur et empiète sur une partie de l'espace précédemment occupé par le bâtiment de stockage. 
Deux activités artisanales ou domestiques ont été identifiées. La première concerne la tabletterie (travail de l'os), pour laquelle toute la chaîne opératoire peut être restituée grâce aux nombreuses traces retrouvées sur le sol de l'atelier. La seconde se rapporte à la fabrication de petits objets en alliage cuivreux. 
L'abandon de l'îlot, marqué par une récupération des matériaux, débute à partir des années 250.
Sept sépultures à inhumation, datant de la fin du IIIe ou du début du IVe siècle (280-320) sont les derniers témoins de fréquentation du site. Orientées majoritairement ouest-est (la tête étant à l'ouest) certaines d'entre elles sont installées dans les tranchées de récupération des murs de l'habitat de la phase précédente.