A Reims, Marne, le chantier se trouve à une distance de plus de 800 m du centre de la ville antique.

Dernière modification
10 mai 2016

La destruction quasi-totale des niveaux archéologiques supérieurs rend difficile l'appréciation précise des différentes phases d'occupation, et impossible la restitution de la trame initiale de l'habitat. Toutefois, l'ensemble des études met en évidence une occupation dense et continue de ce secteur depuis les années 20 avant notre ère jusqu'au troisième quart du IIIe siècle de notre ère. Ces résultats renforcent l'impression déjà acquise d'une ville romanisée très rapidement sous le règne d'Auguste, probablement grâce à sa position de capitale régionale et de cité fédérée. 

 


Les vestiges rencontrés s'apparentent à un espace non couvert, probablement une cour desservant les différentes pièces d'un habitat, qui s'ouvre directement sur une rue gallo-romaine. L'étude des caves montre que les constructions sont soignées et l'utilisation de la pierre fréquente ; la technique de l'enduit plaqué contre les murs puis lissé au fer, qui est attestée pour la première fois à Reims, témoigne d'une volonté d'esthétisme.
Deux fosses ont été découvertes, comblées de rejets domestiques. Le type de structures rencontrées et le mobilier archéologique contenu dans leur remplissage caractérisent sans conteste un quartier résidentiel et l'aisance matérielle de ses occupants. L'abondance et les spécificités du mobilier archéologique renforcent l'impression que les occupants appartenaient à une « classe aisée ». D'une part, en ce qui concerne la céramique, la vaisselle de table est variée et de très bonne qualité. D'autre part, les restes osseux animaux ne présentent pas les signes d'une exploitation maximale de l'os (extraction de la moelle et concassage de l'os) ; le choix des espèces et des morceaux de viande permettent d'envisager les reliefs de repas ou d'un ou plusieurs banquets.