À Montaut, Landes, l'opération de fouilles a été prescrite par l'État suite à une évaluation menée en avril 2006 sous la responsabilité de L. Detrain (Inrap).

Chronique de site
Dernière modification
13 juin 2016

Le site, sur une pente exposée au sud, occupe le revers d'une petite butte résiduelle à faible contrepente ; le niveau archéologique unique repose à une profondeur d'1 m sous le sol actuel, dans des colluvions fines du Pléistocène. Les seuls vestiges conservés sont des silex et des ophites taillés. Chacun de ces vestiges a été relevé en prise directe au théodolite à laser. Le niveau d'apparition et la partie nord de l'occupation ont été traités en passes mécaniques très fines. Le tiers sud a été fouillé à la main, chaque décapage a été relevé en photographie numérique.

Les résultats obtenus au diagnostic identifient clairement une occupation remontant au Paléolithique supérieur. L'industrie solutréenne, déjà connu dans la région à Arcet (Montaut) et à Marseillon (Banos), apparaît comme l'hypothèse la plus sérieuse. Toutes les phases de la chaîne opératoire sont représentées. Le débitage laminaire, en séquences unipolaires sur des fronts assez larges, est assez rare. Il est largement dominé par une production d'éclats, en séquences courtes.
 
La rareté des lames et la position du site aux abords immédiats d'un gîte de matière première (maestrichtien) évoquent le faciès d'atelier. Mais l'exploitation du silex ne semble pas avoir été l'activité exclusive : à côté des outils à morphologie partielle, les quelques becs et grattoirs évoquent d'autres activités de subsistance et soulèvent l'hypothèse d'une mixité fonctionnelle du site.
 
L'expertise géoarchéologique menée à cette occasion par P. Bertran (Inrap) a décelé des processus de type ruissellement qui ont entraîné les plus petits éléments et occasionné des déplacements sensibles des vestiges plus grossiers. En conséquence, l'organisation spatiale présente ne correspond sans doute pas à celle d'origine. 

La fouille a fait sensiblement évoluer certains points de vue. D'abord parce que, avec un peu plus de 3 000 vestiges relevés en 3D sur 100 m² environ et des centaines de débris et autres petits éléments taillés retrouvés au tamisage sur 4 m², le gisement est bien plus riche que prévu. Ensuite parce que l'industrie est variée : débitage de l'ophite, nombreux outils et nucléi, nombreux produits laminaires préférentiels bruts, petits éléments, ... La conséquence la plus importante est que le corpus technotypologique est suffisant pour nous permettre de travailler sur l'hypothèse du Solutréen ancien. Enfin, parce que la granulométrie du mobilier et le type de fabrique des pièces allongées ne permettent plus d'exclure une mise en place peu perturbante du site, une déformation par solifluxion n'étant plus exclue par A. Lenoble (Inrap). Dès lors, les relations spatiales entre les différents éléments pourraient avoir été conservées. 
     
Trois études sont prévues : une étude géoarchéologique du site (A. Lenoble, Inrap), une étude typotechnologique assez détaillée de l'industrie (C. Fourloubey, Inrap) et une étude tracéologique ponctuelle de l'outillage (J. Rios Garaizar, université).