A Palaiseau, Essonne, le site archéologique de Palaiseau, situé sur le campus de l'École polytechnique, a été identifié en janvier 2010  suite à l'opération de diagnostic archéologique, réalisée préalablement au projet de construction du futur centre de l'Ensta - ParisTech.

Dernière modification
19 février 2016

Celui-ci s'inscrit dans le cadre d'une importante opération d'urbanisme, dite Opérations d'intérêt national (OIN), sur le plateau de Saclay. Devant l'importance des vestiges découverts, la fouille d'un secteur de 1,75  ha, a été prescrite par le service régional de l'Archéologie. Menée par une équipe de l'Inrap, entre avril et juillet 2010, elle a permis de mettre au jour les traces d'une occupation néolithique, et de révéler les vestiges d'une importante ferme gauloise de La Tène moyenne (250 à 120 avant notre ère). Des fossés, une fosse et trois carrières d'époque gallo-romaine ainsi que d'anciens réseaux parcellaires, datés de l'époque moderne à contemporaine, ont  également été identifiés.

Une ferme gauloise

Implantée sur la quasi-totalité de la zone décapée, elle est caractérisée par d'importants fossés qui structurent un enclos bipartite, de 170 m sur 90 de côtés, délimitant une surface d'1,5 ha. Les fossés, de 1 à 3 m de large, présentent un creusement en forme de V d'environ 1,30 m de profondeur. Au sein de l'enclos, des concentrations de trous de poteau attestent la présence d'au moins six bâtiments : habitat, annexe, grenier...

Le mobilier détritique

Céramiques, objets en pierre, torchis, os ont été rejetés dans le fossé ou parfois déposés sur le sol. La taille de l'enclos, ainsi que le nombre et la qualité des vestiges archéologiques, témoignent du statut particulier de cette occupation. 
Á l'extérieur de l'enclos, au nord et à l'est de la parcelle, les vestiges de constructions en bois, ont pu être mis au jour. Il s'agit peut-être d'annexes de la ferme, ou encore de bâtiments antérieurs. Cette découverte est d'importance, car c'est la première fois qu'un site de cette période est fouillé sur le plateau de Saclay.

Un protocole scientifique particulier 

Il s'agit, outre l'étude exhaustive des structures archéologiques et la réalisation de prélèvements sédimentaires, de fouiller intégralement les fossés structurant l'enclos gaulois, ce type de structure étant très rarement étudié dans son intégralité. Ce dispositif a permis de recueillir de nombreuses informations archéologiques, puis de réaliser une étude de répartition spatiale du mobilier (os, céramique, faune, métal, torchis, pierres...).
Les rejets et les dépôts effectués dans les fossés sont une source d'informations significatives pour identifier les différentes activités domestiques et/ou artisanales qui se déroulaient à l'intérieur ou à l'extérieur de l'enclos.

La nature et l'origine des rejets et dépôts permettent de définir les fonctions des différents espaces, et de formuler des hypothèses quant au statut social des occupants. Aujourd'hui, les archéologues s'attachent à repérer la provenance de ces déchets dans le but de retrouver les structures d'habitat dont ils pourraient provenir.

Des vestiges de la vie quotidienne

Le protocole scientifique mis en place a permis de repérer les concentrations d'objets et de distinguer des zones pauvres, voire stériles. Une très grande quantité d'objets a été mise au jour et tout particulièrement des céramiques, ayant servi au stockage, à la préparation des aliments et à leur consommation, très bien conservées et dans certains cas complètes.

D'autres vestiges, plus épars, ont été retrouvés et témoignent aussi d'activités domestiques et artisanales. Fusaïoles et pesons, issus de métiers à tisser, attestent la pratique du filage et du tissage. Des meules, fragmentaires ou complètes, témoignent de la mouture et informent sur la culture céréalière. Scories et culots de forge signalent le travail du fer au sein d'un atelier métallurgique. Enfin, de nombreux vestiges osseux renseignent sur les activités d'élevage et l'alimentation des habitants de cette ferme gauloise.