A Saint-Jean-de-Bournay, Isère, quatre sondages ont été réalisés dont deux dans l'église, un dans l'ancien cimetière au chevet et un le long du mur gouttereau sud.

Dernière modification
10 mai 2016

Le diagnostic archéologique a permis de préciser l'antériorité de l'occupation du site par rapport à l'édifice actuel daté de la période romane qui conserve en élévation une partie des murs médiévaux. Des vestiges d'occupation antique ont été localisés : il s'agit de sols, de fosses, d'un mur en galets et de niveaux de démolition qui sont datés de la période antique (Ve s.).

Les sépultures découvertes en sondage appartiennent aux phases d'occupation postérieures qui s'échelonnent depuis le haut Moyen Âge jusqu'au XIXe s. Une tombe en coffre datée du VIIIe s. permet d'affiner la chronologie. Cette sépulture s'appuie à un mur appartenant à un bâtiment dont la fonction reste indéterminée (chapelle ou église carolingienne). Les premiers niveaux médiévaux sont identifiés à l'angle sud-est du chevet : il s'agit d'un mur en molasse et galets qui est daté d'avant le XIIe s. Le mur gouttereau sud de la travée du choeur prend appui sur cette fondation. Dans la travée du choeur, un mur parementé a été dégagé ; il fonctionne avec un sol en mortier de chaux perturbé par l'installation de chapelles latérales. Celles-ci sont voûtées en arcs en plein cintre brisés, eux-mêmes soutenus par un arc-doubleau. Les fondations des piliers perturbent un niveau de sol en mortier de chaux qui est antérieur (XIe -XIIe s. ?).

Chapelle Saint-Pierre
Saint-Jean de Bournay/ Chapelle Saint-Pierre
Plan d'ensemble et localisation des sondages.
DAO E.Bayen/Inrap.

Les observations menées entre les sondages 2 et 4 au niveau de la travée du choeur, entre les deux niveaux de sol en chaux et le parement arrondi, nous ont amené à y voir l'arrondi d'une absidiole. Ces observations restent pourtant à l'état d'hypothèse. L'église a subi d'importantes dégradations au cours du XVIe s. : elle est incendiée, et l'on retrouve ces traces dans l'élévation des chapelles et des piliers de la travée du choeur. La Contre-Réforme donne à l'église un nouveau développement avec un choeur voûté en tuf autour duquel s'organise l'espace. Les chapelles sont murées et les murs gouttereaux du chevet rétrécis alors que le chevet plat est remonté et plaqué contre la voûte en tuf. Le sol primitif du choeur est remanié et remplacé par un sol en tommettes. La chapelle nord est convertie en sacristie au XIXe s. ; l'église est dotée d'une nouvelle façade occidentale qui remplace la façade détruite au XVIe s. Le cimetière, encore utilisé au XVIIIe s., est abandonné vers 1835-1840 au moment de la construction de la nouvelle église paroissiale.

Progressivement désaffectée, l'église est abandonnée dans les années 1970, mais l'attachement de la population locale lui permet de retrouver une fonction d'accueil et d'être bientôt rénovée.