Le site du Grand Coudray se trouve au coeur du territoire des Aulerques Diablintes (peuple gaulois), dont la capitale a d'abord été Moulay, puis Nouiodunum, c'est-à-dire l'actuelle Jublains. Installé sur un plateau schisteux, le site domine largement le paysage bocager alentour.

Dernière modification
19 février 2016

Sur 8 500 m², les vestiges illustrent l'évolution sur plus de 200 ans d'une grande ferme gauloise devenue villa gallo-romaine. Si les fermes gauloises et les villae gallo-romaines sont relativement bien connues dans le département de la Mayenne grâce à la photographie aérienne, les interventions archéologiques effectuées jusqu'à présent sur ce type de sites, avec une stratigraphie aussi marquée, se sont révélées assez rares. 

LA FERME GAULOISE

Les premières traces de l'occupation humaine remontent au IIe siècle avant notre ère(phase 1 sur le plan). Il s'agit de la partie sud d'un vaste enclos délimité par un fossé à l'origine bordé de talus. Il est doublé sur son flanc sud par un fossé bordant un chemin d'accès. L'enclos abrite le coeur de la ferme, comme l'ont révélé les trous de poteaux dessinant au sol les plans de seize bâtiments à ossature de bois. Ces édifices correspondent à des greniers utilisés pour conserver les céréales ainsi qu'à des bâtiments agricoles et d'habitation. Les murs des constructions étaient en torchis et les toits, certainement en chaume.
Le site est remodelé dans la première moitié du Ier siècle avant notre ère (phase 2 sur le plan) avec la création d'un nouveau fossé, plus large et plus profond que le précédent (F2 sur le plan). Ces dispositions permettent de rendre la ferme plus monumentale. Il semblerait que la partie résidentielle se déplace plus au nord, en dehors du tracé de la LGV. L'établissement perdure comme tel jusqu'à la fin du Ier siècle de notre ère.

L'ENTRÉE MONUMENTALE D'UNE VILLA ?

Au IIsiècle de notre ère, le fossé, remblayé, laisse place à un mur maçonné (F5 sur le plan) qui marque l'angle sud-ouest d'un enclos entourant la pars rustica (espace destiné à l'exploitation agricole) d'une villa. Son tracé s'arrête contre un bâtiment.
Le tracé du chemin gaulois, quant à lui, est repris, avec une entrée marquée par ce qui semble être un vaste bâtiment à porche (bâtiment A sur le plan).
Enfin, l'étude du parcellaire bocager actuel montre qu'il s'accroche sur les structures gauloises et antiques ; elles modèlent donc le paysage depuis plus de 2 000 ans.