À l'occasion de l'aménagement d'un gymnase dans le collège Lumière par le conseil général du Doubs, des fouilles sont réalisées par une équipe de l'Inrap.

Dernière modification
31 août 2017
Un vaste et luxueux bâtiment antique, reconnu pour le moment sur 1 250 m2, est actuellement en cours de dégagement.
Des 3 000 m2 du chantier, près de 2 500 ont été fouillés dans leurs niveaux supérieurs et plusieurs occupations ont été observées : attribué à la période flavienne (fin Ier - début IIe s. ap. J.-C.), le bâtiment est reconstruit au cours de la deuxième moitié du IIe s.
La dimension des pièces, la richesse des décors (mosaïques d'exception, enduits peints, colonnades) et la constante présence d'espaces de circulation, permettent de penser à des salles de réception appartenant à un grand édifice public, semi-public ou privé.


L'édifice comporte trois grandes pièces décorées de mosaïques très homogènes :
- la plus impressionnante (pièce E), d'une superficie de près de 200 m2, a partiellement été fouillée en 1973 sous la rue voisine. Elle possède en médaillon central Neptune sur son char, entouré de caissons à motifs géométriques ;
- les deux autres pièces (A et G) totalisent 65 et 85 m2. La mosaïque de la pièce A est également faite d'un tapis de caissons aux motifs géométriques ; son médaillon central représente le bouclier d'Athèna orné de la tête de Méduse ;
- la dernière grande pièce (G) déroule un tapis de mosaïque beaucoup plus simple : un motif géométrique répétitif encadré d'une frise de rinceaux.
Ces pièces sont entourées de couloirs ou de galeries, dont l'une d'elles, ouverte sur un jardin agrémenté d'un bassin, est décorée d'une mosaïque géométrique (galerie D). Deux autres galeries (H et K) correspondent à un péristyle donne sur un jardin dont la superficie restituée atteindrait 200 m2.

Les mosaïques de la galerie D et de la pièce E ont été déposées par l'atelier de restauration des mosaïques de Saint-Romain-En-Gal (Vienne, Isère). Faits rarissimes, des dessins et des gravures préparatoires sont alors apparus sous les mosaïques.
Conservées au maximum sur 40 cm de hauteur, des peintures recouvraient les murs des pièces et des couloirs de panneaux noirs bordés de plinthes rouge bordeaux.
De nombreux fragments d'éléments lapidaires permettent de restituer plusieurs types de colonnades aux fûts cannelés ou non.
Après l'incendie de cet édifice, sans doute au cours de la deuxième moitié du IIe s., les sols sont alors rehaussés. Ce dernier niveau est abandonné après un autre incendie, sans doute au début du IIIe s. À partir du VIIe s., ce quartier appartient à l'abbaye Saint-Paul installée à proximité. La zone actuellement fouillée y restera en culture jusqu'à la construction d'une école à la fin du XIXe s.

D'autres découvertes intéressantes sont à attendre de la fouille des niveaux antérieurs. Ayant en mémoire les beaux résultats obtenus au cours des différents chantiers qui se sont succédé ces dernières années dans la boucle de Besançon - notamment lors de la construction du Parking des Remparts Dérasés - ces fouilles pourront nous éclairer vraisemblablement sur la période gauloise et peut-être sur des périodes plus anciennes...
Archéologue responsable d'opération : Claudine Munier (Inrap)
Contrôle scientifique : Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté/service régional de l'Archéologie
Aménageur : Conseil général du Doubs
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