A Moislains, dans la Somme, une fouille a permis d'appréhender les vestiges de plusieurs unités domestiques s'étendant de la fin de l'âge du Bronze au premier âge du Fer, d'un établissement rural d'époque gauloise et enfin de trois ensembles funéraires à incinération gallo-romains.

Dernière modification
10 mai 2016

Les vestiges les plus anciens remontent à la période du Bonze final (Xe-IXe siècles avant notre ère) : une dizaine de fosses et de trous de poteau, dont certains constituaient l'ossature de bâtiments à quatre poteaux. Il s'agit probablement de bâtiments d'habitation.

Les traces d'occupation du  premier âge du Fer sont visibles au travers de deux bâtiments de plan circulaire distants de 90 m, chacun probablement associé à des constructions annexes de quatre et six poteaux. Dans le même secteur, on retrouve au moins deux bâtiments de dimensions similaires, des silos excavé (utilisés pour la conservation de céréales et d'autres denrées végétales) et des fosses de rejets domestiques, tous attribués au début du second âge du Fer (Ve-IVe siècles avant notre ère). Il s'agit ici soit d'un simple ensemble de bâtiments d'exploitation, soit d'une installation plus temporaire dépendant d'un habitat permanent.
 

Une ferme indigène gauloise de la fin de l'âge du Fer

Les vestiges correspondent à un établissement rural des IIIe-Ier siècles avant notre ère, dont la partie ouest a fait l'objet d'une fouille durant l'été 2010. On retrouve ici un réseau de fossés encadrant des structures d'habitat et de stockage. Ce système sera par la suite recoupé par un grand fossé d'enclos, rectiligne sur sa partie orientale et curviligne sur les autres côtés. L'habitat comprend un bâtiment principal en abside, accompagné d'un bâtiment annexe, d'une zone de stockage comptant pas moins de six greniers et des fosses de rejets à caractère domestique.

Trois ensembles funéraires du Haut-Empire (début du Ier à la fin du IIIe siècle)

Le premier ensemble, constitué de cinq tombes à incinération dans un état de conservation assez variable, complète la nécropole fouillée en 2010, où treize incinérations avaient été découvertes.
Les deux autres ensembles se situent à environ 1,5 km plus au sud. Les quelque vingt sépultures qui les composent, contemporaines de la nécropole fouillée en 2010, sont toutes datées de la première moitié du Ier siècle avant notre ère.
Les individus ont été incinérés soit en urne soit dans un contenant périssable déposé au sein de la tombe. Des offrandes alimentaires telles que quartiers de viandes et vases en terre cuite (nourriture solide et liquide) accompagnaient le défunt. Quelques objets métalliques liés à la parure et des objets en verre semblant toujours obéir à un rituel bien codifié sont également présents.

Johanny Lamant