A Toulouse, Haute-Garonne, cette fouille se situe sur la marge sud-ouest de « l'occupation de plaine » du second âge du Fer à Toulouse, soit les quartiers Saint-Roch, Saint-Agne et Férétra de la ville actuelle.

Dernière modification
25 août 2017

Les vestiges connus de cette implantation s'étendent sur une superficie de 80 hectares dont l'organisation reste à découvrir. L'opération s'est déroulée en deux temps : 1 mois en décembre 2006, puis 3 mois à l'automne 2007 à la suite d'un arrêté modificatif de prescription pour découverte exceptionnelle.

Les fouilles sur une superficie de 1 100 m2 ont globalement duré 3,5 mois avec une équipe d'une dizaine de personnes. La présence d'un niveau d'occupation de la fin du second âge du Fer, très dense en mobilier (amphores, céramiques, mobilier en fer et bronze), sur une surface de 400 m2 a nécessité un premier décapage manuel afin d'évaluer les relations stratigraphiques entre les structures. À la suite de la fouille des structures associées à cette occupation, un décapage mécanique de la surface (0,50 m) a été mené afin d'étudier les anomalies profondes repérées lors de la première intervention : il s'agit de près de 200 surcreusements du substrat majoritairement circulaires dont le caractère anthropique ne pouvait être attesté avec certitude, en raison de l'absence de mobilier archéologique.

À l'issue des phases de fouille, il est possible de déterminer cinq étapes de l'occupation du second âge du Fer. La première est constituée d'alignements de fosses d'implantation de poteau qu'il est encore difficile de corréler, de puits et de fosses. La seconde consiste en un épandage massif de tessons d'amphores essentiellement, sur lequel des charrettes ont circulées : des ornières orientées nord-sud ont été mises au jour. Ensuite, des travaux de drainage semblent avoir été menés sous la forme de deux « dépressions » espacées d'une dizaine de mètre : la plus grande débute sur le site et se poursuit hors de la fouille en un fossé. Dans un quatrième temps, deux radiers de tessons d'amphores sont installés : des effets de négatif de parois sont nettement visibles mais aucun trou de poteau n'y est associé. Il peut donc s'agir d'un bâtiment sur sablière basse. Enfin, dans un dernier temps, le site retrouve une fonction de zone de circulation dont l'axe serait est-ouest (ornières). Des fossés se succèdent pendant cette dernière phase. Ces différents vestiges se situent dans une fourchette chronologique allant de 150 à 75 avant notre ère.

S'il est encore trop tôt pour conclure, deux constatations s'imposent au premier abord : ce site est au moins aussi densément occupé et structuré que celui de la Caserne Niel situé à 500 m, considéré comme l'épicentre de cette implantation. Il reste encore à déterminer si ces deux occupations sont strictement synchrones ou si elles se succèdent, ce qui n'implique pas la même organisation spatiale, sociale et économique.

Ensuite, la nature de l'occupation est différente de celle mise au jour récemment au 5 chemin de la Planho à Vieille-Toulouse (oppidum situé à 3 km au sud) où l'on trouve de l'habitat à proprement parler : foyer, recharge de sol de « terre battue », trou de poteau, chemin... Ici, nous sommes probablement plus en présence d'une zone d'activité organisée qui évolue dans le temps et où se trouvent des « entrepôts » : lieux de passage, de stockage, de travail... Des fosses et des puits se succèdent tout au long de l'occupation. Leur étude permettra de cerner un peu plus la problématique de ces structures au sein desquelles des dépôts intentionnels d'objets sont mis au jour depuis plus d'un siècle. Enfin, la quantité de tessons d'amphores (plus de 12 tonnes), sur une superficie de 400 m² démontre une nouvelle fois l'importance de Tolosa dans le commerce et la consommation du vin à cette période. 

Une occupation datable de la transition âge du Bronze-âge du Fer a aussi été mise au jour. Elle est matérialisée par quatre « fosses/foyer » à galets. Leur présence, dans ce secteur, conforte l'idée d'une vaste occupation à cette période, déjà attestée par ailleurs dans le contexte funéraire (tombes à incinération) sur l'emprise de la Caserne Niel.
Les structures profondes n'ont, hélas, pas livré tous leurs secrets malgré les fouilles, n'ayant pu être mises en relation avec aucun mobilier archéologique. Elles s'ouvrent sous un niveau sableux très lessivé et vierge de mobilier archéologique. Leur origine anthropique ne peut donc pas être attestée avec certitude.