Les sites : Antiquité La viticulture de la moyenne vallée de l’Hérault pendant le Haut-Empire : des hameaux et des villages de vignerons

Clermont-l'Hérault, Hérault

Les recherches archéologiques menées depuis plus d'une décennie en Lodévois et dans l'arrière-pays languedocien ont confirmé l'existence d'un système de production viticole particulier, organisé par des communautés de petits agriculteurs. Dans ce secteur, la place des « entreprises agricoles » que sont les villae apparaît assez limitée par rapport à celle qu'elles occupent dans les campagnes du littoral, où les grands propriétaires terriens ont investi plus massivement.

Entre la fin du IIe siècle et celle du Ier siècle avant notre ère, la consommation des vins d'Italie puis de la péninsule ibérique apparaît très importante dans cette région. On enregistre, dans plusieurs hameaux et villages de cette période, d'importants afflux d'amphores montrant une implication des communautés locales dans le transit des vins étrangers et le commerce à longue distance.

Progressivement, cette réussite commerciale s'accompagne du développement d'une production régionale (fondée notamment sur des cépages autochtones). Les fermes et les exploitations viticoles en activité se multiplient, surtout entre le milieu du Ier siècle et celui du IIe siècle de notre ère. Elles marquent une période de grande consommation et d'exportation des vins régionaux.

Les villages de Peyre Plantade et de La Madeleine à Clermont-l'Hérault

Les villages gallo-romains de Peyre Plantade et de La Madeleine, installés sur les principales voies empruntant la vallée de l'Hérault, se sont largement épanouis entre la fin du Ier siècle avant notre ère et le IIe siècle de notre ère.

Cet essor paraît en partie lié au développement économique de l'arrière-pays. De véritables quartiers à vocation agricole s'y déploient, accueillant un nombre croissant de petites unités viticoles équipées modestement : un pressoir et une cuve pour le traitement de la vendange, un chai rassemblant quelques jarres (dolia) pour le stockage de la récolte et un habitat discret, parfois difficile à saisir. Le vignoble exploité par chacune de ces unités ne semble pas dépasser 5 à 10 hectares. L'accumulation des petites exploitations fait de ces villages de véritables centres de production, qui se substituent au modèle de la villa et du grand domaine viticole.

 

Hervé Pomarèdes, Cécile Jung et Michel Compan (Inrap)