Le site du Mas de Vignoles IV, à 3 km de l'agglomération nîmoise, a fait l'objet d'une fouille en 2001. Cette opération a révélé de nombreux vestiges d'occupations du Néolithique au Moyen Âge, ainsi que six sépultures datées des II^e et I^er siècles avant notre ère, établies en petits groupes le long des voies.

L'une d'entre elles, datée du premier quart du I^er siècle, se distingue par une panoplie guerrière complète, avec casque en bronze, épée et umbo (partie saillante de bouclier en fer). Elle a été installée dans une fosse à parois nues dotée d'une couverture en bois, avec le dépôt funéraire disposé sur le fond de la fosse (notamment l'offrande de faune et les vases pour les solides), ou sur une étagère en bois. Sur ce support prennent place les armes et une fibule, un askos (vase à versoir latéral et anse supérieure) zoomorphe, quatre vases à boire (coupes à deux anses et pyxis (gobelet à paroi concave) en céramique campanienne), deux petits pots, un cratère et une cruche en position fonctionnelle et les restes brisés et incomplets de deux grandes cruches et d'un grand pot. Quelques os brûlés humains ont été trouvés dispersés au même niveau.

Le dépôt comporte enfin une amphore, dont ne subsistent que des éléments du col, qui présentent une perforation et des traces d'impact de forme triangulaire. Sa position haute dans le colmatage de la tombe fait penser qu'elle se trouvait à l'origine sur la couverture en bois ; elle pourrait ainsi témoigner d'un geste de libation exécuté au moment de la fermeture de la tombe ou dans le cadre du culte funéraire.

Le cratère en céramique à pâte calcaire, au décor imprimé de palmettes et de rosettes, évoque le service et le mélange du vin. Il s'agit d'une forme rarement attestée à cette période et qui reprend un type hellénistique plus ancien.

Valérie Bel (Inrap)

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