A Bobigny, Seine-Saint-Denis, une nécropole gauloise des IIIe et IIe s av. J.-C. a été fouillée dans l'enceinte de l'hôpital Avicenne.

Dernière modification
19 février 2016

Une équipe d'archéologues de l'Inrap, en étroite collaboration avec le conseil général de Seine-Saint-Denis, bureau du patrimoine-archéologie, a travaillé sur les lieux.

L'opération a permis d'aborder, sur près de 800 m2, un aspect inédit d'un vaste habitat gaulois occupé entre les années 350 et 100 av. n. è. À ce jour, sur les 200 m2 traités, une cinquantaine de tombes ont pu être fouillées. La plupart datent du IIIe s. av. J.-C. À terme, l'opération aura couvert une superficie de 5 800 m2.


Les archéologues s'attendent à mettre au jour plus de 200 sépultures gauloises. En effet, c'est une nécropole exceptionnellement dense pour la période qui a été révélée. La forte proportion de recoupements entre les inhumations successives, soit près de la moitié des tombes, illustre cette densité. L'ampleur et l'organisation même de l'espace funéraire stratifié et sa conservation font de ce site un site majeur. Les niveaux supérieurs de la nécropole, habituellement érodés, se trouvent ici préservés. On y retrouve de nombreuses sépultures d'enfants. Cette découverte permet de remettre en question le schéma classique où les sépultures d'enfants sont rejetées de la nécropole communautaire. Le mobilier funéraire se compose principalement de fibules destinées à maintenir le linceul. La parure associée au défunt est relativement rare. Quelques bracelets en fer ou en lignite ont cependant été retrouvés au bras de certains individus. Plusieurs sépultures contiennent par ailleurs des vases déposés entiers au moment de l'inhumation. Parmi les tombes les plus riches, on remarque celle d'un guerrier enterré avec son équipement militaire (épée dans son fourreau, chaîne de suspension, bouclier et lance). Depuis 1992, la volonté conjointe du ministère de la Culture et de la Communication, Drac Île-de-France, SRA, et du conseil général de Seine-Saint-Denis de valoriser le patrimoine archéologique s'est traduite, sur l'ouest de la commune de Bobigny, par la réalisation de plusieurs fouilles préventives. Celles-ci ont permis d'explorer, au rythme des projets d'aménagement urbains, plusieurs zones. Ainsi, l'étude conjointe d'un vaste habitat et de sa nécropole devrait permettre de mieux comprendre les phénomènes de diversification économique et de concentration de l'habitat qui se manifestent au cours des IIIe et IIe s. av. J.-C. Ces bouleversements sociaux préfigurent ceux qui aboutiront au Ier s. à la construction d'habitats mieux structurés et plus facilement défendables. Cela se traduit, chez les Parisii, par la fondation de Lutèce.