Hôpital Clocheville

Cette fouille est la première à révéler un habitat organisé et dense de l'époque gauloise à Tours. De ce fait, elle pose la question des antécédents de la ville gallo-romaine, même si une coupure d'un siècle sépare la fin de cet établissement, daté du IIe siècle avant notre ère, de la création de Caesarodunum au début du I^er siècle de notre ère.

L'habitat enclos de la Protohistoire

L'occupation gauloise (II^e siècle avant notre ère) est surtout caractérisée par la présence de nombreuses structures excavées (fosses dépotoirs, fosses artisanales, fossés, silos et trous de poteau implantés dans les sables alluvionnaires de la Loire) de part et d'autre d'un chemin empierré large de 4 m.
La densité des structures indique la présence d'un habitat groupé d'une certaine importance, et dont la chronologie interne se développe sur une soixantaine d'années entre 180 et 120 (l'expertise dendrochronologique établit une datation à 140 avant notre ère pour l'abattage d'un bois provenant de l'une des structures).
Plus à l'ouest, un grand fossé de 6,50 m de largeur conservée pour un fond plat large de 3,50 m et une profondeur variant entre 2,50 et 3 m comporte une interruption correspondant à une entrée. Il recouvre un fossé antérieur. Deux squelettes humains ont été retrouvés dans la boucle décrite par la terminaison du segment sud du fond du grand fossé.

Localisation de la fouille du site 67.

© LAT

Répartition des structures gauloises du II^e siècle avant notre ère dans les deux zones fouillées, délimitées par les tiretés.
À l'ouest (partie gauche du plan, cour ouest), l'entrée dans l'établissement, bordée de part et d'autre par le grand fossé de clôture, où ont été trouvées les deux sépultures.
À l'est (partie droite du plan, cour est), le chemin empierré nord-sud, les silos et les très nombreuses fosses artisanales ou domestiques.

© Inrap

Le chemin empierré nord-sud de l'établissement gaulois. Le dernier revêtement est constitué d'un lit de cailloutis dans lequel sont insérés des scories ferrugineuses et des fragments d'amphores.

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Caisson en panneaux de chêne implanté dans le sol d'un atelier gaulois semi-enterré vraisemblablement lié au travail du fer.

© Inrap

Fosse-dépotoir domestique gauloise contenant de la vaisselle et les ossements d'animaux consommés.

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Les deux parements maçonnés d'un mur gallo-romain massif soutenant des poteaux verticaux (premier plan à droite). Leur remplissage intérieur était constitué de terre sablonneuse. La largeur totale de la structure atteint 2,33 m. Le mur se poursuivait au-delà des limites nord et sud de l'emprise du chantier.

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Fosses-dépotoirs de la cour ouest, témoignant d'une occupation domestique médiévale (IX^e siècle).

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Un mur du Haut-Empire

Dans la partie ouest, un grand mur gallo-romain a été observé sur 31 m de longueur. Large de 2,33 m, il était composé de deux parements en pierre contenant un remplissage de terre sablonneuse. Il comportait, à des intervalles irréguliers entre 3 et 5 m, des ancrages verticaux de gros poteaux de bois ayant des sections carrées de 0,30 m. Sa construction a été datée de la première moitié du IIe siècle de notre ère par les céramiques écrasées sur le sol entre les deux parements ou prises dans la masse des fondations. C'est l'unique structure du Haut-Empire présente sur le site. À proximité de la ville ouverte du Haut-Empire, elle appartient peut-être à un fortin qui participait de la défense de l'agglomération.

Tombes et habitats

Après la ruine du grand mur gallo-romain, le site est recouvert par une couche de graviers fins provenant de débordements de la Loire.
Dans la seconde moitié du VIII^e siècle, une dizaine d'inhumations en espace libre, dans des coffrages de bois ou des cercueils, prennent place sur le site.
Au IX^e siècle, plusieurs fosses reçoivent un mobilier céramique et des ossements d'animaux, caractéristiques des dépotoirs domestiques ; elles témoignent de la présence d'un habitat dépendant vraisemblablement du monastère de Saint-Martin.