Immeuble Lepin, Caisse d'Épargne de Franche-Comté

L'immeuble Lepin, situé à l'angle des rues de la République et des Granges, a fait l'objet d'un vaste réaménagement lors de son acquisition par la Caisse d'Épargne de Franche-Comté, notamment du sous-sol, ce qui a occasionné la fouille des zones encore non excavées entre les anciennes caves. Pour des raisons techniques, les niveaux antérieurs au I^er siècle n'ont pas pu être atteints.

Foyer semi-circulaire antique, dont les parois sont constituées de fragments de tuiles antiques (tegulae et d'imbrice).

© V. Viscusi Simonin, Inrap

Coupe stratigraphique des sondages.
Une multitude couches superposées au cours du temps a fait progresser l'altitude du sol de 5,5 m depuis le I^er siècle de notre ère. Chaque strate est numérotée (numéros figurant en bordure du dessin), décrite, interprétée et datée à partir des fragments d'objets qu'elle contient, des fragments de céramiques pour l'essentiel.

© V. Viscusi Simonin, Inrap

Localisé en plein coeur de la ville antique, le site atteste la présence d'un quartier résidentiel en bordure d'un cardo secondaire (rue des Granges). L'occupation du I^er siècle n'est constituée que de niveaux de sols que l'exiguïté de la fouille, en puits, ne permettait pas de caractériser plus précisément.

Un des secteurs de fouille a livré une cave maçonnée, dont le mur, conservé sur une hauteur de 2,40 m, est recouvert d'un enduit de terre et mortier. De l'élévation de la maison, construite en terre et bois, seule une dizaine de centimètres est conservée, reposant sur un épais lit de mortier disposé sur l'arase du mur de cave. Un massif quadrangulaire aménagé dans cette cave pourrait avoir joué le rôle d'une estrade isolant les marchandises de l'humidité du sol.

Dans un second état, au II^e siècle, la cave est subdivisée par un mur qui conserve la trace d'un poteau de chambranle de porte en bois disparu.

Durant le II^e siècle, dans un troisième état, elle est partiellement comblée, occasionnant un changement de fonction : elle est alors occupée en habitation. Les murs, dépassant du sol d'une cinquantaine de centimètres, constituent des solins qui supportaient une élévation en terre et bois. L'espace intérieur est doté d'un foyer semi-circulaire appuyé contre le mur et constitué de tegulae (tuiles plates) et d'imbrices (tuiles semi-cylindriques).

Plusieurs couches de démolition et d'occupation se succèdent avant l'abandon définitif du site, auxquelles succèdent directement des remblais modernes (XVI^e-XVIII^e siècles).