A Barleux et Biaches, Somme, la fouille fait suite aux diagnostics archéologiques réalisés sous les directions d'Emmanuel Petit (Inrap) et de Karine Raynaud (Inrap) en 2008.

Dernière modification
10 mai 2016

Elle s'est déroulée sur une superficie totale d'1,5 hectare, subdivisée en deux secteurs. Les parcelles concernées par cette intervention se situent sur les communes de Barleux et Biaches, dans le département de la Somme.

Un habitat de transition Bronze-Hallstatt

La fouille a permis de mettre au jour un site d'habitat protohistorique ancien de transition Bronze-Hallstatt (800-600 avant notre ère).
Du point de vue de l'organisation, le site met en évidence une occupation dense pour la zone géographique concernée. 130 structures archéologiques réparties sur l'ensemble de la surface fouillée ont pu être étudiées. Il s'agit avant tout de lieux de stockage, comprenant une batterie d'une dizaine de silos excavés (pour la conservation de céréales et d'autres denrées végétales), et plusieurs greniers sur poteaux, répartis sur l'ensemble de la fouille. Les fosses dépotoirs sont aussi en nombre relativement important, ainsi que les restes de combustion de type foyer.
La concentration de structures liée au stockage des denrées alimentaires et leur répartition spatiale homogène suggèrent la présence d'une exploitation agricole. Comme souvent pour cette période dans la Somme, les bâtiments d'habitations n'ont pas été découverts. Leur mode de construction pourrait expliquer l'absence de vestiges, à moins qu'ils n'aient été situés hors de l'emprise de fouille.
L'opération a également permis la découverte de nombreux blocs de torchis (mortier à base d'argile et de paille) et d'importants restes de céramique dont les premières observations confirment la présence d'une occupation homogène de transition Bronze-Hallstatt (800-600 avant notre ère).

Les témoins d'une occupation de la Tène ancienne

Une occupation datée de La Tène ancienne (Ve siècle avant notre ère) a été mise en évidence au cours de la même fouille. Elle s'organise autour de deux bâtiments construits sur six poteaux, d'un fossé parcellaire qui traverse l'emprise d'est en ouest, de deux fossés parallèles localisés au nord de la fouille, et d'un groupement de trous de poteaux situé à l'extrême sud, dont l'organisation ne permet pas d'établir un plan cohérent. Trois silos excavés, de taille assez conséquente, contenaient principalement des restes de faune et de céramique. La présence de vestiges liés au stockage des denrées végétales suggère que ce site peut avoir été une unité d'habitat et/ou d'exploitation.

Anne-Charlotte Baudry (Inrap)