L'Institut national de recherches archéologiques préventives intervient actuellement sur le site de Grand Fond, Pointe des Aigrettes, à Saint-Paul de La Réunion sur prescription de l'État (Direction des affaires culturelles - océan Indien).

Dernière modification
20 février 2017

Il s'agit de la première fouille d'archéologie préventive terrestre à La Réunion. Celle-ci fait suite à un diagnostic réalisé en décembre 2012 par l'Inrap, qui a révélé des vestiges de la sucrerie de Grand-Fond. Aujourd'hui, cette opération de fouille est réalisée en amont des travaux de construction de logements sociaux, sous la maîtrise d'ouvrage de la Société d'habitations à loyer modéré de la Réunion (SHLMR).

Probablement édifiée au début du XIXe siècle, la sucrerie de Grand-Fond connaît sa dernière campagne sucrière en 1894, avant d'être transférée à l'usine de Savanna.
Si la cheminée et quelques constructions étaient déjà connues sur le site, d'autres vestiges de bâtiments et quelques niveaux de sol ont été mis au jour au cours du diagnostic. C'est pourquoi une fouille préventive a été prescrite sur une emprise de 4 750 m², au plus près des élévations.

Une première archéologique à La Réunion 

Une première archéologique à La Réunion 

L'archéologie préventive est une idée neuve à La Réunion. La création, en 2010, d'un service de l'archéologie au sein de la direction des affaires culturelles - océan Indien, en 2010, vise à développer la recherche, la conservation et l'étude de ce patrimoine dans l'océan Indien, comme dans les autres régions de métropole et d'outre-mer. À l'instar des Antilles et de la Guyane, les recherches programmées concernent la période coloniale et l'esclavage, mais La Réunion mène également des travaux pionniers sur le marronnage et les premiers peuplements de l'île.

Premiers résultats 

Au terme du décapage réalisé à l'aide d'une pelle mécanique de 20 tonnes, les vestiges mis au jour s'organisent autour de deux ensembles de constructions. 
Le premier est situé à proximité des ruines de la sucrerie encore visibles (une cheminée et des maçonneries abritant une machine à vapeur, un support de moulin à canne et une chaudière). Cette zone complexe révèle plusieurs états de bâtiments arasés. L'édification des différents bâtiments industriels a, en outre nécessité un aménagement en terrasse, destiné à compenser le pendage naturel du terrain et ménager des surfaces planes. Ce dispositif s'accompagne d'un réseau de caniveaux et de massifs de contreforts sur les murs les plus anciens.
Le second ensemble s'étend le long de la ravine Grand Fond, dont le courant a emporté une partie des murs et des sols sur sa rive nord. Plusieurs états de construction ont été identifiés et restent à dater. Ces bâtiments anciens, érigés en roche volcanique et divisés en petites unités régulières rappellent les habitats de travailleurs d'autres domaines sucriers du XIXe siècle. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ce terrain avait été remblayé pour accueillir une habitation en parpaing.
À l'issue des premiers résultats, les données archéologiques seront confrontées aux archives et actes notariés de la propriété. Cette recherche permettra d'avoir une image de l'évolution de cet ensemble de Grand Fond.
Aménagement : Société d'Habitations à loyer modéré de La Réunion
Contrôle scientifique : Service de l'Archéologie (Dac Océan Indien)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Christine Etrich, Inrap
Contact(s) :

Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, service partenariats et relations avec les médias
01 40 08 80 24
mahaut.tyrrell [at] inrap.fr

Joëlle Sawané
chargée de Développement culturel et de la Communication
Inrap, Direction interrégionale Grand Sud-Ouest
06 07 90 66 26 - joelle.sawane [at] inrap.fr