A Pornic, Loire-Atlantique, la fouille fait suite à un diagnostic qui avait permis de mettre en relief l'intégralité de ce petit site médiéval qui s'étend sur un peu moins de 3 000 m2.

Dernière modification
19 février 2016

Le site de Pornic comprend un bâtiment construit en pierre, de forme rectangulaire, de 8 x 6 m qui intègre un réseau de fossés drainants de plus ou moins grande taille.

Le bâtiment est en effet installé dans une zone parfois inondable, la montée des eaux étant circonvenue par ce système complexe de collecte des eaux. Dans le plus ancien des fossés, qui est aussi le plus large et le plus profond, on a trouvé un mobilier céramique de grand intérêt permettant de différencier des phases de recreusement ou d'agrandissement établies entre la fin du XIIe et le XIVe s. Le bâtiment correspond probablement à une maison d'habitation, peut-être celle d'un fermier vassalisé par le seigneur voisin de La Tocnaye dont l'existence est attestée par les textes depuis le XVe s. au moins. Son ancienneté réelle est inconnue, mais on peut signaler qu'à quelque distance, au nord-ouest du site, se trouve un site parcellaire dont la forme et la morphologie pourraient évoquer une motte féodale. L'importance sociale de l'habitation est attestée d'une part par l'aspect élaboré des modes de construction, la taille, les matériaux utilisés mais aussi par la présence d'un mobilier parfois évocateur comme le verre à boire, les pièces de jeux (palets), voire certaines céramiques glaçurées de type ancien.

Quoi qu'il en soit, les vestiges étudiés appartiennent à un contexte courant de la fin du XIIe jusqu'au XIVe s., puis sont abandonnés après que le bâtiment ait un temps servi de bergerie ou d'étable de fortune alors qu'il était déjà probablement en ruine, au XVe s. Quant aux fossés, certains ont perduré et intégré le maillage du parcellaire moderne qui trouve sa continuité dans le paysage bocager actuel.