L'autorité éthiopienne de la recherche et conservation du patrimoine (ARCCH), le centre français d'études éthiopiennes (CFEE) et l'Inrap viennent de réaliser, lors d'une mission exceptionnelle, le relevé topographique et la carte archéologique du site de Lalibela, classé en 1978 au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

Dernière modification
19 février 2016

Le site de Lalibela, un ensemble de douze églises rupestres monolithes sculptées d'un seul tenant dans le basalte des hauts plateaux éthiopiens, a été étudié de longue date par des archéologues, des historiens et des architectes, mais cet ensemble d'exception échappe encore en grande partie à notre connaissance. 

Des églises monolithes taillées dans le basalte

Des églises monolithes taillées dans le basalte
Selon la légende, Dieu aurait ordonné au roi Lalibela (1220 ? - 1225 ?) d'édifier une nouvelle Jérusalem. Il y parvint miraculeusement en moins de 25 ans avec l'aide d'anges.
Plusieurs questions majeures font actuellement l'objet de débats entre spécialistes : les églises sont elles contemporaines ? La vocation des monuments était-elle religieuse dès leur origine ? Ce site était il la capitale du roi Lalibela et de la dynastie Zagwé (XIe-XIIe siècles) ? Quelle a été la chronologie des creusements successifs qui ont fait « émerger » ces édifices ?
Depuis 50 ans, ces églises suscitent l'intérêt des chercheurs, mais c'est la première fois qu'une équipe pluridisciplinaire internationale peut y travailler grâce à la bienveillance des autorités ecclésiastiques éthiopiennes.

Comprendre la genèse du site

L'équipe a étudié l'ensemble du site et, entre autres, levé la carte des déblais liés au creusement des églises monolithes. Ces zones, négligées jusqu'à présent, recèlent un extraordinaire potentiel puisque se sont les seules à posséder une stratigraphie complète du site qui permet aujourd'hui de retracer l'histoire de Lalibela. Ainsi les dernières découvertes révèlent une occupation préchrétienne insoupçonnée. Trois grandes périodes semblent s'y succéder : une première phase d'habitat troglodytique précède l'aménagement d'une forteresse avant la transformation du site en un complexe religieux toujours en usage, tel que nous le connaissons.

Ces recherches permettent de comprendre la genèse de ce site exceptionnel et d'éclairer les décisions des responsables du patrimoine éthiopien chargés de la gestion du site et de son développement touristique.
 
Contact(s) :

Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, pôle partenariats et relations avec les médias
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