A Asnières-lès-Dijon, Côte-d'Or, la surveillance archéologique des terrassements préalables à la construction d'une maison individuelle.

Dernière modification
10 mai 2016

Après l'évaluation réalisée lors de la mise en place des voiries du lotissement et la surveillance archéologique des lots n° 10 et 8, cette nouvelle intervention concernant le lot n° 13 prolonge les observations archéologiques déjà faites sur le Bois des Grottes. Ce site recèle de nombreuses traces d'exploitation de la pierre, avec deux anciennes carrières souterraines et plusieurs traces d'exploitation de surface, dont certaines en tranchées.

Dans le secteur étudié, le matériau recherché - la pierre d'Asnières - est un calcaire blanc sans grain apparent, parfois un peu crayeux, d'âge jurassique supérieur qui appartient à l'étage Kimméridgien. Le terrain du lot n° 13 présente une anomalie de relief correspondant à une accumulation de rejets liés à l'extraction de la pierre d'Asnières. Ces déchets comprennent uniquement des stériles : argile de décalcification, arène, nodules calcaires et fragments de calcaires de taille très variée. Cette importante masse de matériaux a été déplacée lors de l'extraction souterraine du calcaire d'Asnières. L'absence d'élément chronologique pousse à rapprocher ces vestiges de l'exploitation moderne ou contemporaine citée dans les textes. Cependant, des éléments en pierre d'Asnières, matériau facile à scier et à sculpter, ont été reconnus sur d'autres sites dès l'époque gallo-romaine et l'utilisation médiévale de cette pierre est fortement attestée par les monuments et par les textes. Ces quelques données, quoique restreintes, prennent de l'importance en raison de l'impossibilité d'accéder aujourd'hui aux carrières souterraines. L'une a été transformée il y a plusieurs dizaines d'années pour être associée à un bâtiment, l'autre a vu son accès condamné lors des récents travaux de mise en place du lotissement. Une étude des principales structures d'extraction ne semble plus possible actuellement. Seules restent donc les traces périphériques.

Au-delà des informations archéologiques, le terrassement a permis d'aborder des niveaux géologiquement en place. Ainsi, sous les déchets d'extraction, l'argile de décalcification correspondant à la surface naturelle du terrain a été observée. En dessous, un niveau d'arène et de nodules calcaires constitue probablement le sommet du niveau d'altération du banc de pierre d'Asnières. Ce niveau altéré n'a pas été traversé et le banc franc n'a pu être observé dans le cadre de cette intervention. L'aspect ponctuel de ce type d'intervention est en partie contrebalancé par les diverses surveillances archéologiques réalisées sur plusieurs lots du Bois des Grottes jouxtant la grande carrière souterraine. Ainsi, une première approche des abords du lieu d'extraction peut être tentée, faute de pouvoir s'intéresser au site principal.