Plusieurs opérations archéologiques successives, en 1999 (06/1999-08/1999), 2002-2003 (10/2002-03/2003), 2005-2006 (08/2005-01/2006 et 05/2006-06/2006), sur le chantier du nouveau palais de justice de Toulouse, ont permis la découverte d'un site emblématique : le château des comtes de Toulouse dénommé le château Narbonnais. 

Dernière modification
10 mai 2016

Après cinq mois d'intervention en 2005, l'opération archéologique est arrivée à son terme. Elle comprenait la fouille de l'aile méridionale de la partie réhabilitée du tribunal de grande instance de Toulouse et de l'emplacement du parking souterrain prévu dans le nouveau projet architectural.


La façade sud de la forteresse des comtes, dont l'emplacement exact aussi bien que la nature de la construction était inconnus jusqu'ici, a été dégagée. La porte antique Narbonnaise, à l'origine du château, a été retrouvée dans ce secteur sous la forme d'un mur appartenant à l'une des deux tours qui formaient l'entrée principale de l'enceinte gallo-romaine du Ier siècle. Cette découverte a montré comment l'emprise du château était étroitement dépendante du monument antique.

À partir de cet édifice, le château comtal s'est agrandi vers le sud : la fondation d'une façade en briques profondément ancrée dans le sous-sol a été réalisée à la fin du XIIe siècle. Jusque-là, la porte de la ville avait seulement été renforcée par ajout de contreforts et le creusement d'un ensemble de fossés. La datation des tombes d'un cimetière établi sur ces fossés, au pied du château, a permis d'établir de manière assez précise la chronologie de la transformation de la porte de la ville en forteresse.
 
À l'époque royale, le développement de la fonction judiciaire et la création du Parlement de Toulouse en 1422 conduit à la transformation de cette aile du château par le voûtement d'une grande salle en rez-de-chaussée, avant la construction en 1492 de la Grand-chambre encore en élévation plus à l'est. L'ensemble des constructions situées dans cette emprise du château ancien a été préservé et présenté dans une crypte à l'intérieur même du nouveau palais de justice.

Côté parking, les traces de fossés successifs et de la voie gallo-romaine qui conduisait à la porte de la ville offrent de précieuses informations pour comprendre l'évolution de l'entrée de la cité à cet endroit. La fouille du fossé majeur du château, étendu à la fin du XIIIe s., a permis de dégager et d'étudier la tour de l'horloge, le rempart et sa contrescarpe, tous en briques. Le fossé de 7 m de profondeur et le rempart, conservé sur toute sa hauteur à l'intérieur du palais avec son crénelage, ont offert une vision inédite des fortifications de la ville en son point le plus prestigieux à la fin du Moyen Âge. La totalité de l'opération archéologique s'est réalisée dans les termes et le calendrier prévus.