A Auve, Marne, cette opération d'évaluation fait suite à un diagnostic ayant révélé l'existence de sépultures de La Tène ancienne.

Dernière modification
10 mai 2016

Huit tombes, dont deux ceintes chacune d'un enclos, et une quarantaine de trous de poteau ont été mis au jour. Vu l'extrême arasement des fossés d'enclos conservés, il est possible que d'autres aient totalement disparu.

Les sépultures paraissent être incluses dans une bande rectangulaire orientée nord-est/sud-ouest, d'une cinquantaine de mètres de long pour une trentaine de large. Quatre d'entre elles, contenant cinq défunts, sont groupées à l'extrémité est de la zone, tandis que les autres présentent une dispersion plus marquée. Deux des huit sépultures ont accueilli des inhumations successives. Les tombes les plus anciennes datent de la deuxième moitié du Ve siècle-début du IVe siècle, et la plus récente du IIIe siècle avant notre ère. Il semblerait donc que cette petite zone funéraire, dont il est impossible de dire si elle appartient à un ensemble plus grand, présente une très longue durée d'utilisation pour un nombre restreint de défunts. La morphologie de deux des fosses (encoches aux angles ou trous de poteau) indique qu'elles étaient architecturées. Les accessoires vestimentaires en position primaire sont les indices d'inhumations habillées. Les défunts sont inhumés sur le dos, accompagnés de leurs accessoires personnels et de dépôts alimentaires. En dehors d'une exception, les vases sont déposés vers les pieds, ce qui est différent de ce que l'on peut rencontrer au coeur de la culture Aisne-Marne où le dépôt alimentaire est fréquemment positionné sur le côté droit du corps. Aucun reste d'enfant n'a été retrouvé. Les défunts sont cinq hommes et cinq femmes. Les femmes mesuraient entre 1,50 et 1,60 m et les hommes entre 1,64 et 1,75 m. Ils présentent un bon état sanitaire, mais des hernies sur les vertèbres ainsi que des entéropathies du ligament jaune indiquent néanmoins une forte utilisation du rachis. Les hypoplasies linéaires de l'émail dentaire sont absentes ou légères sur les dents masculines et ne correspondent qu'à des stress tardifs. Pour les femmes, ces stress sont intervenus plus tôt dans l'enfance (3 ans) et semblent plus importants.