Alors que la fouille de la cour nord s'achève, les recherches se poursuivent à l'intérieur du couvent, en particulier au niveau de la salle capitulaire (aile est) et de la chapelle de Bonne Nouvelle. La fouille de l'église, tout juste amorcée, constituera l'essentiel du travail des archéologues au début de l'année 2013. En parallèle, l'étude sera également menée dans la cour ouest, où les niveaux archéologiques viennent d'être décapés.

Dernière modification
28 juillet 2016

La poursuite des fouilles dans la cour nord et sous le couvent permettent de mieux visualiser le paysage urbain de l'Antiquité. A cette époque, le quartier est clairement organisé le long du cardo (rue nord-sud) retrouvé sous l'édifice conventuel.

La renaissance d'un quartier de Condate

Les constructions qui se succèdent entre le Ier et le IIe siècle abritent des activités artisanales dont certaines sont liées à la métallurgie et au travail de l'os. Vers la fin du IIe siècle, un incendie frappe ce secteur qui est alors complètement remanié. La reconstruction suit un véritable programme architectural, intégrant deux édifices monumentaux. Le premier est un temple sur podium, flanqué d'un escalier. Construit au milieu d'un carrefour majeur, situé cour nord, il supplante un premier édifice qui remplaçait lui-même un édicule ou une statue. La seconde construction se développe à l'est du cardo. Elle comporte une galerie de façade, d'une largeur de trois mètres, qui pouvait donner accès à des boutiques. Le coeur de cet ensemble est occupé par de vastes corridors décorés de riches peintures. Plus au sud, les archéologues  ont mis au jour une salle de 40 m², dotée d'un hypocauste, système de chauffage par le sol, une marque de confort témoignant d'un statut privilégié.

Des inhumations au couvent des Jacobins

Le couvent des Jacobins a servi de lieu d'inhumation entre le XVe et le XVIIIe siècle. Au XVIIe siècle, notamment, le tableau de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle attirait des foules de pèlerins. De nombreux fidèles se faisaient inhumer au plus près de l'oeuvre de dévotion, ce qui explique la présence de multiples sépultures dans la galerie des enfeus et dans l'église. Les religieux eux-mêmes étaient inhumés dans l'église ou dans la salle capitulaire.
L'édifice fait l'objet d'une fouille intégrale avec plusieurs centaines de sépultures recensées. Si la majorité des morts étaient inhumés dans un cercueil, enveloppés d'un linceul maintenu par des épingles en bronze ou en argent, quelques tombes plus prestigieuses ont également été découvertes : sarcophages en plomb, caveaux maçonnés, enfeus (niche destinée à recevoir un sarcophage, un tombeau ou une représentation funéraire). Associées à des pratiques funéraires particulières (embaumement, orientation différente), elles témoignent du statut particulier de certains défunts et peuvent signer l'appartenance à une riche famille de la région.