A Goulet, Orne, décapage ponctuel, sur 2 hectares, d'une vaste enceinte néolithique d'une vingtaine d'hectares.

Chronique de site
Dernière modification
10 mai 2016

À proximité d'Argentan sur les premiers plateaux dominant l'Orne, qui coule à quelques centaines de mètres, et l'un de ses affluent, l'Houay, le site, installé sur la pente de la vallée de l'Houay, a été mis en évidence lors du diagnostic de l'autoroute A88 entre Caen et Sées. Il se matérialise sous la forme de tronçons de fossés, de 10 à 50 m de longueur, qui dessinent une vaste enceinte. D'après les résultats de la fouille, les photographies aériennes et les premières données de l'étude par résistivité électromagnétique, le diamètre de cette enceinte est estimé à 550 m, soit 1,7 km de fossé et une surface interne de 24 hectares.

Dans le cadre de la fouille, seule la façade occidentale de cette structure a pu être observée. Elle concerne une longueur de 300 m linéaires de fossés. Les fossés ont été creusés aux dépens du substrat calcaire sous la forme de gélules, de 3 à 5 m de longueur, agglomérées pour créer la structure finale. Celles situées plein ouest sont réduites à une trentaine de centimètres sous le niveau de décapage (0,70 m sous la surface du sol) tandis que les autres s'enfoncent de 1,30 à 2 m sous ce même décapage. Dans tous les cas, le fossé présente un fond plat de 1,50 à 2 m de largeur.

Le mobilier découvert au sein du fossé est peu fréquent. Il consiste généralement en dépôts ponctuels d'une ou deux céramiques, parfois associés à quelques éléments plus particuliers comme un crâne humain, des déchets de taille laminaire ou quelques outils lithiques. Un dépôt de crâne de bovidé dans le fond d'une des gélules et d'une inhumation dans le fond d'une autre mérite aussi d'être noté. Le mobilier céramique se compose de formes à profil en S inornées, gobelets ou bouteilles, présentant parfois des éléments de préhension/suspension, anse en ruban ou multiforée. Un fragment de coupe à socle à fût quadrangulaire présente sur son rebord un décor de triangles hachurés. L'ensemble est attribuable au Néolithique moyen II, classiquement rattaché dans le Grand Ouest au boom de la construction des cairns en pierre sèche, tel le vaste ensemble de Moulins-sur-Orne, situé à moins de 2 km du site.