À l'occasion de la fouille d'une villa gallo-romaine sur l'emprise de la future plateforme portuaire de Marquion/Sauchy-Lestrée (Pas-de-Calais), un assemblage mégalithique inattendu et atypique a motivé la prescription d'une fouille complémentaire.

Dernière modification
10 mai 2016

L'opération a été menée durant l'été 2012, sur une surface de 10 000 m² rayonnant autour des mégalithes et a mobilisé une équipe de quatre archéologues pendant un mois. L'aménagement se présente sous la forme de cinq monolithes de grès, dont trois dalles principales couchées les unes à côté des autres. La plus lourde pèse plus de 2,5 tonnes et mesure 2,60 m de long sur 0,98 m de large.

D'autres fragments de grès ont été recueillis entre les dalles, en particulier des éléments massifs provenant de quatre meules à la morphologie proche de celle des outils de mouture du Néolithique régional. Quelques outils en silex vont par ailleurs dans le sens de cette datation.

L'ensemble de ces données poussait à attribuer à ces mégalithes une vocation funéraire. La fouille a consisté d'abord à effectuer relevés et prélèvements, puis à enlever les lourdes dalles de grès à l'aide de machines hydrauliques, ce qui a nécessité la mise en place d'un protocole tout à fait particulier. Les stigmates d'un creusement peu visible ont été retrouvés sous les dalles ; il pourrait s'agir d'une fosse d'implantation destinée au maintien vertical des dalles.

Aucun vestige funéraire n'a été découvert, ce qui brouille tant l'interprétation que la datation d'un tel ensemble. Faut-il y voir d'anciennes « pierres dressées » de type menhir, que les hommes auraient couchées ou abattues volontairement, ou tout simplement une collecte et un rassemblement de pierres en attente d'exploitation, puisque l'usage du grès est attesté sur cette zone depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours ?

Arielle Amposta