Conférences
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Mis à jour le
27 juin 2018
Colloque
Archéologie de l'esclavage colonial

Colloque international organisé par l'Inrap, le Comité pour l’histoire et la mémoire de l’esclavage, le ministère de la Culture et de la Communication et le musée du quai Branly dans le cadre de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
Du 9 au 12 mai 2012, Théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du quai Branly 75007 Paris

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Archéologie de l'esclavage colonial
par Nathalie Cazelles, université de Paris I

La recherche archéologique en Guyane sur la société coloniale a débuté dans les années 1980. Les travaux de Yannick Le Roux sur les habitations Macaye, Poulain et Bergrave sont une référence pour l'étude matérielle des habitations des XVIIe et XVIIIe siècles. Les habitations jésuites Loyola, Saint-Régis et Maripa ont fait l'objet de nombreuses campagnes de fouille et des programmes de recherche ont été mis en place comme l'étude thématique régionale sur le sucre et le rhum, ou encore l'étude du patrimoine industriel du Bas-Approuague. L'Inrap a également mené des diagnostics et des fouilles sur des sites coloniaux. À cela s'ajoutent les prospections et travaux divers menés par des bénévoles. Aujourd'hui on peut distinguer deux phases dans l'économie de la Guyane. Les premiers colons s'implantèrent dans les années 1650 sur les terres hautes. La majorité des habitations comptait une quarantaine d'esclaves, seule Loyola dépassa les 400 esclaves. Cependant, la nature du sol et le climat ne permettaient pas de pérenniser les cultures et d'avoir des produits d'une grande qualité. A partir des années 1780, la Guyane amorce sa révolution industrielle avec la poldérisation des terres basses de l'Approuague et l'adoption de la machine à vapeur. Lorsqu'en 1848 l'esclavage est aboli, la plupart des habitations sont alors abandonnées. Le mobilier archéologique, bien qu'encore peu étudié, montre des savoir faire techniques importants chez les esclaves potiers.
Nathalie Cazelles a été chercheur associé pour l'inventaire et l'étude thématique sur le sucre et le rhum en Guyane et les édifices publics de Cayenne en 2002, puis responsable de la foulle de la sucrerie et de l'indigoterie de l'habitation Loyola de 2003 à 2009. Elle est enseignante et  achève actuellement un doctorat sur les habitations sucrières et les rhumeries en Guyane du XVIIe au XXe siècle.

Bibliographie sélective
  • N. Cazelles, « La fouille de l'habitation La Garonne », Archéologie Médiévale, 2012.
  • Les activités industrielles de l'habitation Loyola (1668-1768), Histoire et Mémoire, La Guyane au temps de l'esclavage, Actes du colloque 16-18 novembre 2010, Ibis Rouge, Matoury, 2011.
  • R. Auger, N. Cazelles, Y. Le Roux, Loyola, l'habitation des jésuites de Rémire en Guyane française, PUQ, Montréal, 2009.
  • N. Cazelles, « La fouille du moulin à vent », Archéologie Médiévale, 2004, 2005, 2006, 2009.
Durée :
25'30''
Année :
2012