Conférences
4
Score : 4 (1 vote)
Mis à jour le
09 août 2016
Colloque
La révolution néolithique dans le monde

Colloque international organisé par la Cité des sciences et de l'industrie et l'Inrap, sous la direction scientifique de Jean-Paul Demoule.
Auditorium de la Cité des sciences et de l'industrie, les 2, 3 et 4 octobre 2008

La révolution néolithique dans le monde. Aux origines de l'emprise humaine sur le vivant
The limits of Linguistic Reconstructions

par Sylvain Auroux, CNRS

Si au Moyen Âge la généalogie des langues et des peuples, pensées sur le modèle biblique (cf. Isidore de Séville) ne faisait guère problème, tout change avec la découverte des langues du monde à la Renaissance. Très rapidement, se construisent des programmes de comparaison multilatérale à l'aide d'un vocabulaire de base, dans le but de reconstituer la parenté des langues et la filiation des peuples. Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, de vastes compilations se donnent pour but de reconstruire la langue primitive de l'humanité. Le programme de Court de Gébelin montre bien les limites d'une telle technique : la recherche d'un apparentement universel brouille les techniques d'apparentement par familles. Les comparatistes (Bopp en tête) critiqueront ce programme et poseront le principe de l'arbitraire des racines. Acquis dès 1840, le refus de la reconstruction de la langue primitive comme projet de la linguistique scientifique sera entériné par les premiers statuts de la Société de linguistique de Paris (1866). C'est sur cette condamnation qu'une certaine tradition, principalement américaine, ne cessera de revenir (Swadesh, Greenberg, Ruhlen). Les critiques adressées au renouveau de la comparaison multilatérale montrent les limites de la reconstruction linguistique.
Sylvain Auroux est normalien (ENS Saint-Cloud), agrégé de philosophie et docteur en linguistique. Il est actuellement directeur de recherches au CNRS, spécialiste d'histoire des théories linguistiques et de philosophie des sciences. Il fonde en 1978 la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences du langage et créé en 1979 la revue Histoire épistémologie langage. Il a été directeur du laboratoire d'Histoire des théories linguistiques (UMR 7597) et de l'École normale supérieure de Fontenay- Saint-Cloud (1995-2005), qu'il a délocalisée à Lyon.
Année :
2009