A Contres, Loir-et-Cher. Cette fouille de 3 600 m² a permis de mettre au jour des vestiges archéologiques datés de La Tène finale jusqu'à l'époque contemporaine dans un contexte de milieu humide. Ceci implique que de nombreuses transformations environnementales ont certainement eu lieu avec des rabattements et exhaussements successifs de la nappe phréatique.

Dernière modification
17 mai 2016

L'occupation la plus ancienne, datée de la fin de La Tène finale, est représentée par l'angle sud-est d'un enclos fossoyé. Aucune trace de bâtiments en relation avec celui-ci n'a été détectée, mais le mobilier archéologique rejeté au sein du fossé atteste que cet enclos avait une fonction d'habitat. Le niveau de la nappe souterraine, ainsi que celui de la rivière de la Bièvre toute proche, devait être suffisamment bas pour permettre l'implantation et le fonctionnement de cet établissement.

Un faciès d'occupation lié aux modifications environnementales

Par la suite, la période de transition entre La Tène finale et le gallo-romain précoce est marquée par un réseau parcellaire peu dense. L'abandon du site d'habitat a probablement été motivé par une remontée des eaux souterraines au profit d'une simple exploitation des terres agricoles.

Pour la période antique, on observe une densification du réseau parcellaire et la mise en place d'aménagements au sein d'un creux présent naturellement et exploité en tant que « mare ». Les empierrements repérés en périphérie de cette structure permettaient d'en faciliter l'accès, tant pour les hommes que pour le bétail. Par contre, la fonctionnalité exacte d'un ensemble de trous de poteau présent au nord de cette structure n'a pas pu être déterminée. En tout état de cause, le niveau de la nappe phréatique devait être sensiblement le même que de nos jours quand ces installations ont été mises en place.

Les périodes médiévale, moderne et contemporaine concernent principalement des réseaux parcellaires liés à l'exploitation des terres agricoles. Ils ne semblent pas avoir subi de modifications majeures jusqu'au XIXe siècle, car ils sont visibles sur le cadastre napoléonien de 1816 et trouvent encore des relations avec l'actuel découpage cadastral. Le seul vestige notable pour ces périodes correspond à un puits daté du XIVe-XVe siècle dont la simple présence valide le fait que l'eau de la nappe phréatique devait être à un niveau beaucoup plus bas qu'aujourd'hui lors de sa mise en fonction.

Un faciès d'occupation lié aux modifications environnementales

Cette fouille a été l'occasion d'appréhender la mise en place et l'évolution des exploitations anthropiques dans un milieu humide. L'étude des vestiges mis au jour permet de cerner les différents moments où le niveau de l'eau était suffisamment bas pour que l'homme puisse exploiter et/ou habiter sur les lieux. Le faciès de ces occupations était donc directement lié aux modifications environnementales engendrées par les fluctuations de la nappe phréatique et de la rivière de la Bièvre.