À Ablis, Yvelines, sondages systématiques sur l’ensemble du tracé linéaire qui s’étend sur 2,5 km et couvre une superficie de 8,5 ha.

Dernière modification
07 juillet 2016

Les tranchées du diagnostic représentent 8 % de la surface totale du projet. Les sondages ont permis, malgré une largeur étroite de l’emprise, de détecter plusieurs vestiges d’occupation humaine allant du Néolithique à la période contemporaine.

Le Néolithique est représenté par un ensemble de mobilier (céramique et débitage) provenant des colluvions et une fosse très arasée. À la période gallo-romaine se rattachent des fossés parcellaires orientés de préférence nord-ouest/sud-est ainsi qu’un chemin creux. Les fosses d’extraction du calcaire de la Beauce, mises en évidence sur l’ensemble du tracé, datent aussi de cette période. Elles devaient assurer les besoins en moellons de construction du vicus antique tout proche. Les fossés et le chemin contemporain trouvés à proximité de la RD 168 sont à mettre en rapport avec la présence d’un moulin à vent figuré sur le cadastre napoléonien de 1828. Enfin, l’opération a permis la découverte d’un établissement rural de l’âge du Fer au lieu-dit Le Beau Luisant. Le site, implanté en territoire des Carnutes, se compose d’un enclos fossoyé quadrangulaire associé aux structures d’habitat (fosses, trous de poteau). L’occupation se rapporte à La Tène D selon le premier examen du mobilier céramique. Une fonction artisanale du site peut être évoquée grâce à la présence du minerai de fer dans les comblements des fosses. La couche de limon organique qui scellait les structures en creux a révélé un objet tout à fait exceptionnel. Il s’agit d’un mortier circulaire dont la forme très ouverte rappelle plutôt une coupe avec un pied bien individualisé. Il a été façonné dans une roche volcanique rugueuse et abrasive. D’après une première expertise pétrographique, il s’agit d’une roche vacuolaire à texture fluidale, composée de très nombreux microlites de plagioclase. Elle se classe dans la catégorie des trachyandésites et ressemble très fortement à de la pierre de Volvic (ce pourrait même en être).

À notre connaissance, cet outil de broyage est unique en Île-de-France, voire dans tout le nord de la France, aussi bien par sa forme que par le matériau dans lequel il a été fabriqué. Nous sommes actuellement à la recherche de comparaisons. Tout renseignement concernant des objets similaires et d’éventuels ateliers de fabrication serait le bienvenu. Ce site devrait être fouillé dans le courant de l’été 2004.