A Saint-Georges-lès-Baillargeaux, Vienne, deux campagnes de fouilles ont eu lieu sur le site des Varennes en 1999 et en 2006. Ces dernières, réalisées à l'occasion de la construction de logements et d'une maison de retraite médicalisée ont permis de mettre au jour des vestiges de trois grandes périodes et de compléter les informations obtenues en 1999.

Dernière modification
10 mai 2016

Le Néolithique, grâce à la découverte d'une grande enceinte, délimitée par des fossés et probablement doublée d'un rempart armé d'une palissade de bois. L'Âge du Bronze, représenté par quelques structures funéraires ou d'habitats (cercles, fosses, silos). L'Antiquité, avec la présence de plusieurs ensembles funéraires plus ou moins riches en mobilier.

Une enceinte néolithique

3000 avant notre ère
L'enceinte ressemble à une bouteille déformée dont le «goulot», situé au nord et fouillé en 1999, serait l'accès principal. L'aire enclose avoisine 2,6 hectares pour une circonférence de 630 m.
Le fossé est parfois double, au moins dans la partie est et près de l'entrée nord, avec une palissade interne dont la trace est conservée partiellement dans la partie sud-est de l'enceinte. Elle devait retenir un probable rempart de terre et de bois. Le rôle précis de ces enceintes est encore sujet à suppositions : protection d'un village ou d'aires agricoles ou d'élevage, lieux de rassemblements, places de marchés sont les hypothèses les plus souvent évoquées.
Des bois brûlés, correspondant aux restes d'une palissade effondrée, ont été retrouvés dans les fossés autour de l'enceinte. Un incendie violent, dont on ignore la cause, mais qui a permis la conservation des bois, est probablement à l'origine de la destruction de l'enceinte, que les datations radiocarbone situent vers 3000 avant notre ère.
Tessons de poteries (vase fragmenté), outils en silex (pointes de flèches, grattoir, couteaux, hache polie), éléments de faune consommée (ici une mâchoire de mouton), sont les principaux restes, très souvent dégradés par la chaleur de l'incendie, découverts dans les fossés.

Des témoignages d'une occupation de l'âge du Bronze

2200 - 800 avant notre ère
Deux enclos circulaires, que l'on peut interpréter comme des structures funéraires, sont datés par le carbone 14 de l'âge du Bronze ancien (2100 - 1700 avant notre ère). Quelques fosses sont datées de 1700 - 1400 avant notre ère (âge du Bronze moyen) et deux silos, probablement en lien avec un habitat, relèvent du Bronze récent (1000 - 900 avant notre ère). Les éléments céramiques trouvés dans une fosse?dépotoir ont permis la reconstitution d'un vase, daté du Bronze ancien moyen.

Une nécropole antique

80 - 150 de notre ère
Outre quelques fossés délimitant des parcelles, trois zones sépulcrales viennent compléter les observations faites lors de la fouille de la villa antique en 1999, combinant sépultures, offrandes et rejets de déchets de crémation. L'étude du mobilier céramique de ces zones permet de proposer une utilisation de la nécropole à incinérations de la fin du Ier au milieu du IIe siècle de notre ère (vers 80-150 de notre ère).
Cette fosse à incinération comprend une urne funéraire en céramique et, en offrande, une verrerie, une bague et une perle. Une autre de ces fosses contient également une urne funéraire en céramique, accompagnée d'un petit verre décoré et de deux céramiques. Les verreries avaient des fonctions différentes : urnes funéraires contenant les cendres du défunt ou bien des offrandes. Seules trois inhumations ont été découvertes lors de la fouille. Ici il s'agit d'une sépulture vraisemblablement gauloise (IIe-Ier siècle avant notre ère selon le carbone 14).