A Bruchères, Saint-Léger-près-Troyes et Moussey, le Parc logistique de l'Aube s'étend au sud de Troyes, en bordure de l'autoroute A5, sur le territoire des communes de Buchères, Saint-Léger-près-Troyes et Moussey.

Dernière modification
10 mai 2016

Il est traversé par le ruisseau des Fontaines de Savoie, près duquel ont vécu des populations paysannes du début du Néolithique jusqu'au début du Moyen Âge, soit pendant plus de 5 000 ans.
 


Des fermes du Néolithique

Le long de l'autoroute A5, sur 3 à 4 hectares, une série de vestiges marquent la limite nord d'un ensemble de petites fermes du début du Néolithique (4800-4000 avant notre ère). Il s'agit de fosses, d'outils en silex, de vaisselle en céramique, ou encore de tombes. Ces témoins archéologiques viennent compléter les premières découvertes faites, dans les années 90, lors des travaux de construction de l'autoroute.

Le premier village de l'âge du Fer découvert dans l'Aube

Aux fermiers du Néolithique, succède, à la fin de l'âge du Bronze et au début de l'âge du Fer (1000-500 avant notre ère), un nouveau groupe de paysans qui occupe environ 7 à 8 hectares du site. On estime à 15 à 20 hectares l'étendue du village, situé en partie sous l'autoroute. L'ampleur du site, inédite dans l'Aube, le nombre et le volume des fosses creusées ainsi que la grande qualité des nombreux objets découverts, suggèrent qu'il s'agissait, pour cette période, d'une localité importante. À l'époque, les fermes, dispersées dans les campagnes, étaient sous la coupe d'un réseau de villages, où résidaient les chefs locaux, eux-mêmes contrôlés par des centres de pouvoirs régionaux, souvent fortifiés et situés sur des hauteurs (Vix et le Mont Lassois sont les plus proches). Dans l'Aube, le nombre de découvertes, relevant de cette période, effectuées depuis le XIXe siècle et décuplées depuis 10 ans, prouve qu'il existait un centre de pouvoir dans les environs de Troyes. 

Une petite unité agricole gauloise

Avant la conquête romaine, vers 250-100 avant notre ère, après trois siècles d'abandon des lieux, une famille de paysans construit sa ferme. Des bâtiments d'habitation sont élevés à l'intérieur d'un enclos fossoyé doublé d'un talus. À l'extérieur de l'enclos, séparées des champs par un fossé, se répartissent les zones de stockage et de travail (forge ?, silos enterrés, greniers sur poteaux, annexes agricoles diverses). L'ensemble occupe environ 4 hectares à l'est du site. 

L'occupation d'un territoire

L'emprise importante du futur Parc logistique de l'Aube (250 hectares) permet aux archéologues de l'Inrap, pour la première fois dans le département, d'accéder aux archives du sol sur une vaste surface, favorisant ainsi l'étude de l'occupation d'un territoire sur de très longues périodes chronologiques. En 2006, une dizaine de fouilles archéologiques ont débuté, dont la plus vaste, sur une superficie de 10,5 hectares, a révélé des vestiges souvent remarquables. 

L'évolution du paysage

La fertilité des terres et la configuration de la plaine de Saint-Léger, du marais et du ruisseau des Fontaines de Savoie expliquent pourquoi différentes populations ont occupé la Champagne humide pendant de longs siècles. Les études environnementales (carpologie : étude des graines, pédologie et géomorphologie : étude des sols et de leur structure) nous livrent des indices sur l'évolution du paysage local depuis la dernière glaciation ainsi que sur les méthodes agricoles et modes alimentaires de chacune de ces communautés. Par ailleurs, on peut affirmer maintenant que les sites archéologiques n'ont subi dans l'ensemble qu'une faible érosion, d'où un état de conservation souvent remarquable.