Après l'étude du quartier détruit en 1944, la deuxième phase de fouille a permis d'atteindre les niveaux médiévaux et de comprendre l'origine et l'évolution du quartier Saint-Germain entre le XIe et le XVIIIe siècles. De nombreux vestiges ont été mis au jour, parmi lesquels des installations en bois (bâtiments, systèmes de circulations, palissades...), une portion d'un cimetière médiéval ainsi que les restes du rempart de la ville édifié au XVe siècle. L'étude du quartier Saint-Germain apporte ainsi un éclairage nouveau sur l'histoire médiévale et moderne de Rennes.

Dernière modification
28 juillet 2016

L'origine médiévale du quartier (XIe-XIVe siècles)

La fouille des niveaux inférieurs permet progressivement de reconstituer l'origine et la structuration du quartier Saint-Germain, installé sur un ancien méandre de la Vilaine. Au nord, une dizaine de sépultures ont été découvertes. Elles font partie d'un cimetière lié à l'église Saint-Germain. Sans doute antérieur à l'an Mil, ce cimetière se prolonge vers l'église.
Au XIe siècle, le méandre semble en fin de colmatage et le site est constitué de prairies inondables. Parmi les vestiges exhumés, des terrasses de remblais maintenus par des clayonnages en bois, indiquent qu'à partir du XIe siècle des aménagements colonisent peu à peu la berge depuis le nord. À l'ouest de l'emprise, un ensemble de forts poteaux de bois indique la présence d'un probable pont ou franchissement sur pilotis, marquant un axe de circulation nord-sud sans doute ancien et prolongé au sud par un pont enjambant la Vilaine. Le centre de l'espace de fouille montre un sédiment très organique, gris à noir, riche en débris divers (céramique, os, végétaux). Plusieurs poteaux de bois y sont fichés, attestant l'installation de plusieurs bâtiments. Deux puits remarquablement conservés, aménagés à l'aide de tonneaux ont aussi été découverts. À l'est, quelques fosses ont été creusées dans l'argile d'une terrasse alluviale naturelle. Vers les XIIIe-XIVe siècles, une ou plusieurs tanneries s'installent en bordure d'un ruisseau. D'autres activités artisanales, notamment une cordonnerie, ont pu se développer aux XIVe-XVe siècles, comme le suggère la présence d'un dépotoir riche en déchets de cuir.

Un quartier métamorphosé lors des fortifications du XVe siècle

L'aspect du site est radicalement modifié lors de l'édification du rempart de la ville et de la porte fortifiée (porte Saint-Germain) au milieu du XVe siècle, qui aboutit à l'inclusion du quartier intra-muros. Les archéologues ont reconnu au sud de l'emprise une portion du rempart urbain longue d'une quinzaine de mètres. Les aménagements antérieurs sont détruits, la zone humide est entièrement remblayée à l'aide des déblais liés au creusement du fossé d'enceinte et les premières habitations s'implantent. Elles s'alignent le long d'une rue située dans l'axe de la porte Saint-Germain et reprennent le tracé d'un axe de circulation antérieur. Le quartier reste à cette époque assez peu densément occupé.

Une importante densification au XVIIe siècle

Une nouvelle restructuration intervient dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Le rempart et la porte, devenus obsolètes, sont détruits. L'ensemble du quartier est rasé et un nouveau plan d'urbanisme est mis en place. La rue Saint-Germain est bordée à l'ouest par un hôtel particulier, à l'est par huit nouvelles maisons, pourvues de cours et jardinets à l'arrière. Leur rez-de-chaussée est occupé par des activités commerciales ou artisanales, les étages sont réservés à l'habitation.
La rue des Francs-Bourgeois est aménagée sur l'ancien rempart et son fossé. Des transformations plus tardives sont décelées, en lien avec la canalisation du fleuve et la construction des quais au milieu du XIXe siècle.
D'ici la fin de la phase terrain, des tranchées profondes seront réalisées pour étudier toute l'épaisseur des sédiments déposés par la Vilaine, dont les plus anciens peuvent remonter à la fin de la préhistoire. Ensuite suivra une phase d'études et d'analyses en laboratoire, qui permettra d'affiner l'histoire du site.
Aménageur : Semtcar, pour le compte de Rennes Métropole
Contrôle scientifique : Drac Bretagne
Recherche archéologique : Inrap
Adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Laurent Beuchet, Inrap
Contact(s) :

Sandrine Lalain
chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Grand Ouest
02 23 36 00 64 / 06 45 99 16 03
sandrine.lalain [at] inrap.fr%20" target="_self">sandrine.lalain [at] inrap.fr

Thierry  Courau
Directeur Communication de la Semtcar
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attaché de presse de Rennes Métropole / Ville de Rennes
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