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Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)

Sous-titre

Rapport d'étude 2014

Numéro DAP
26
Image d'entête
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
Média
DAP 26 | Neuville-en-Ferrain « ZAC du Berquier » (Nord)
date expertise
avril 2015
date achevement
décembre 2014
Paragraphes

La commune de Neuville-en-Ferrain se situe dans le département du Nord, en bordure communale de Tourcoing, à 15 km au nord-ouest de Lille.
En 2004, une opération de diagnostic, menée sous la responsabilité d’Alain Henton en association avec Frédéric Thuillier, a livré trois occupations : la plus récente concerne les XVIe et XVIIe siècles, les deux plus anciennes couvrent la fin de l’âge du Fer et le début de l’époque romaine.
C’est l’occupation funéraire attribuée au Ier siècle ou au début du IIe siècle de notre ère, qui fait l’objet de ce rapport d’étude. Elle se compose d’au moins cinq structures funéraires éparses sur les seize hectares que couvrent l’emprise de l’opération. Les indices disponibles sur le terrain n’incitaient guère à les assimiler à des tombes à dépôt de crémation, de sorte que plusieurs autres caractérisations typo-fonctionnelles ont été envisagées : un bûcher remanié partiellement vidé ou bien une fosse ayant réceptionné les restes d’une combustion humaine.
Au début des années 2000, nos connaissances de la crémation ancienne et son cadre théorique offraient déjà suffisamment d’outils pour améliorer la détection de ces structures archéologiques (Van Doorelaer, 2001 ; Castella et al., 1987). En même temps, les cas de figures se multipliant, on prenait conscience de la diversité insoupçonnée de leurs configurations et de la pertinence d’un renouveau des approches typologiques. Le besoin d’élargir l’éventail des indices nécessaires à leur détermination s’est imposé comme une évidence de sorte que les exercices de caractérisation dans ce domaine se sont multipliés (par ex. Bel, Duday et Blaizot, 2008 ; Ancel, 2012 ; Kaurin et al., 2017, Dananai, 2019).
La découverte de ces cinq structures funéraires fut alors considérée, par le Service régional de l’archéologie (SRA), comme l’apport principal de l’opération de diagnostic. L’équipe de fouille avait en effet procédé au prélèvement des niveaux charbonneux de manière exhaustive et spatialisée, un choix méthodologique encore peu courant au début des années 2000. Testées dans la région Haut-de-France, dès 1997 à Bruay-La Buissière, cette stratégie de fouille invite à l’intégration connexe des restes du combustible et des reliquats de mobilier brûlés dans l’analyse des processus de crémation. S’y ajoute l’approche spatiale de ces vestiges (Bura, 2001).
Le SRA, sur proposition de Frédéric Thuiller, a souhaité engager le tamisage de l’intégralité des niveaux charbonneux (345 litres) couplée aux études ostéologique et anthracologique. En plus d’une approche du processus crématoire chez les Ménapiens, les objectifs de la prescription post-diagnostic étaient d’interroger la distribution particulière de ces structures dans le finage, isolées ou regroupées par petits lots et éloignées des sépultures.

Du recueil d’indices à la typologie fonctionnelle des structures funéraires
L’enjeu de cette étude post-diagnostic est donc d’abord d’ordre typologique et fonctionnel. À quel type de structure avons-nous affaire ? Quelle étape du processus funéraire documentent-elles ?
Une des structures, de petites dimensions (50 cm sur 40), pourrait correspondre au réceptacle de certains restes du bûcher, accompagné du dépôt d’un tesson de vase recouvrant une dizaine de grammes d’os brûlés. Ce geste, maintenant régulièrement observé sur de nombreux sites, pourrait signer la ritualisation de l’ensevelissement de ces mêmes restes.
Pour la plupart des autres structures, les arguments vont en faveur de l’hypothèse de bûchers en fosse, aménagés et construits pour des sujets adultes ou sub-adultes, peu pourvus en mobilier personnel ou d’accompagnement. Plutôt rectangulaires, elles atteignent 125 à 160 cm de long. Deux d’entre elles comportent des traces d’altération thermiques en place.
Les fosses d’implantation sont dotées d’aménagements internes comme en témoignent des emmarchements, la présence d’excroissance (niche) à une des extrémités de la fosse ou le surcreusement du fond, caractéristiques courantes des bûchers élaborés en territoire ménapien (Devred dans Faupin, 2017 ; Oudry-Braillon et Faupin, 2017 ; Duviviers et al., 2015). Leur fonctionnement se caractérise par l’extraction d’une part importante des os - il reste au plus 250 g en place - et le mélange des différents segments du squelette. Le niveau charbonneux, correspondant aux restes d’un édicule en bois de hêtre, tapisse le fond de la fosse. Peu de remaniements sont identifiés (amasser le combustible dans un secteur du bûcher, nettoyer le fond de fosse …). Par-dessus, est présent, par trois fois, un amas ou une couche de limon chauffé (pouvant éventuellement correspondre à des fragments de parois ?). À ce niveau, se trouve également le dépôt d’un gobelet ou de portions groupées de pots brûlés, suggérant des gestes spécifiques effectués après le recueil des os, élaborés peut-être pour clore l’usage du lieu de crémation. Il pourrait s’agir d’éléments rituels mis en œuvre en parallèle de l’installation des restes d’un défunt dans un autre lieu, qui deviendra la sépulture.

De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire
Si l’absence de fouille et l’ouverture partielle du site (9,5 %) ne sont guère favorables à une étude spatiale développée, quelques données s’avèrent tout de même utilisables. Les fenêtres ouvertes montrent en effet des activités funéraires orientées vers la crémation et le traitement des restes du bûcher plutôt que des activités sépulcrales. L’organisation en deux pôles pourrait suggérer une implantation éclatée des bûchers dans le paysage. Cette distance pourrait signer une perception particulière du cadavre, présentée dans les textes anciens comme une « source de souillure » et, de ce fait, motiver la mise à l’écart de ces lieux de transformation du mort (Le Goff, 2015).
Cette opération et ses choix méthodologiques s’inscrivent pleinement dans l’axe 7 de la programmation du CNRA, en particulier dans la réflexion apportée à l’interprétation des différents vestiges d’activités funéraires et mortuaires. Elle développe une archéologie du rite et plus largement des temps funéraires qui interrogent la relation entre la mort, le mort et les vivants.

Sommaire

I. Données administratives, techniques et scientifiques

II. Résultats

1. Attendus de l’étude des prélèvements et stratégies

1.1. L’occupation funéraire antique : contexte de découverte et caractéristiques
générales
1.2. Les attendus de l’étude des prélèvements
1.3. Fouille in situ et tamisage des niveaux charbonneux : deux aspects articulés du
protocole d’étude

2. Analyse des cinq structures et de leur contenu

2.1. La structure 1
2.2. La structure 2
2.3. La structure 3
2.4. La structure 4
2.5. La structure 5

3. Synthèse

3.1. Attribution chronologique des structures
3.2. Indices et typologie des structures funéraires
3.3. De la typologie des structures à la fonction de l’espace funéraire

Sources et bibliographie

III. Inventaires relatifs à l’étude

Bibliographie / Ressources

Rapport de fouille

LE GOFF, Isabelle (dir.). (2014). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier : apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Rapport d'étude, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0135200>.

Rapport de diagnostic

HENTON, Alain. (2004). Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier (Rapport de diagnostic, 1 vol.). Amiens : Inrap Nord-Picardie. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0129755>.

Autre rapport cité dans l'introduction

DEVRED, V. (2017). Rituel funéraire lié à la crémation. Dans  G. Faupin (dir.), Steene, Rue des Châteaux, l’opportunité d’appréhender l’évolution d’un terroir (Rapport de fouille, 5 vol.). Glisy : Inrap Hauts-de-France. <https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0148908>.

Publications citées dans l'introduction

ANCEL, M-J. (2012). Pratiques et espaces funéraires : la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique. Drémil-Lafage : Monique Mergoil, 650 p.

BEL, V., DUDAY, H. & BLAIZOT, F. (2008). Bûchers en fosses et tombes bûcher. Dans J. Scheid (dir.), Pour une archéologie du rite : nouvelles perspectives en l’archéologie funéraire, Rome (p. 233-247). Rome : École française de Rome.

BURA, P. (2001). Autopsie d'une tombe-bûcher: les exemples de Thérouanne et de Bruay-La-Buissière. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 167-176). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

CASTELLA, D. (1997). La nécropole du Port d’Avenches. Lausanne : Institut d’archéologie et d’histoire ancienne, 200 p. (Cahiers d’archéologie romande, 41, Aventicum 4).

DANANAI, A. (2019). Entre cendres et offrandes : les pratiques funéraires en territoire atrébate de la fin du 1er s. av. J.-C. au début du IIIe s. ap. J.-C. (hors série). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord, 529 p.

DUVIVIER, H., LEMÉE, E., FLORENT, G. et al. (2015). Les pratiques funéraires et leur évolution du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C. sur le site de Bierne-Socx, « ZAC du Bierendyck et de la Croix-Rouge » (Nord). Revue du Nord, 5, 139-251.

KAURIN, J., MARION, S. & VIDAL, P. (2017). La classification des structures funéraires liées à la pratique de la crémation : l’exemple de la nécropole de Rosières-aux-Salines (54). Dans S. De Larminat, R. Corbineau, A. Corrochano, Y. Gleize et J. Soulat (dir.), Nouvelles approches de l’archéologie funéraire : Actes de la 6e rencontre du Gaaf, 4-5 avril 2014, Paris (p. 37-46). Reugny : Gaaf.

LE GOFF, I. (2015). La crémation et ses traces : impacts sur les paysages funéraires antiques et aujourd’hui. Dans M. Gaultier, A. Dietrich et A. Corrochano (dir.), Rencontres autour des paysages du cimetière médiéval et moderne : Actes du Colloque, 5-6 avril 2013, Prieuré Saint-Cosme (La Riche) (p. 227-240). Tours : Gaaf/FERACF.

OUDRY-BRAILLON, S. & FAUPIN, G. (2017). Espaces et gestes funéraires en bordure du territoire ménapien. Dans F.  Hanut (dir.), Du bûcher à la tombe. Diversité et évolution des pratiques funéraires dans les nécropoles à crémation de la périodes gallo-romaine en Gaule septentrionales : Actes du colloque, 7-18 nov. 2014, Arlon (p. 131-140). Namur : Service public de Wallonie, études et documents archéologie.

VAN DOORSELAER, A. (2001). Les tombes à incinération à l’époque gallo-romaine en Gaule septentrionale : introduction générale. Dans J.-F. Geoffroy et H. Barbe (dir.), Les nécropoles à incinérations en Gaule Belgique : synthèses régionales et méthodologie : Actes du XIXe Colloque international du Centre de recherches archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 13-14 déc. 1996 (p. 09-16). Villeneuve d'Ascq : Revue du Nord.

Citations

LE GOFF, Isabelle (dir.), LAPERLE, Gilles, THUILLIER, Freddy, CLOTUCHE, Raphaël (coll.), COUBRAY, Sylvie (coll.), HENTON, Alain (coll.) & WILLEMS, Sonja (coll.). (2022). Apport du tamisage exhaustif de cinq structures funéraires au processus de crémation des Ménapiens (Nord-Pas-de-Calais, Nord, Neuville-en-Ferrain, ZAC du Berquier)  : Rapport d'étude 2014 (1 vol.). Paris : Inrap. (Documents d’archéologie préventive ; 26). <https://doi.org/10.34692/2hw7-4m29>.

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