La construction du tramway, qui traversera l'agglomération du nord au sud sur 11 km, est l'occasion d'effectuer des recherches archéologiques sur 4 km, soit 2 hectares, dans le centre ancien. Les enjeux de ces fouilles sont majeurs pour la connaissance de la ville gauloise, gallo-romaine et médiévale.

Dernière modification
19 février 2016

Durant 16 mois, de juillet 2007 à novembre 2008, une trentaine d'archéologues interviennent sur plusieurs secteurs du tracé, sur des profondeurs de 50 cm à 5 m. Les contraintes sont nombreuses : un calendrier serré, des fouilles simultanées, souvent au sein d'une circulation dense ou dans des zones où les réseaux edf-gdf, eaux et Télécom sont encore actifs. Mais, en 10 mois, les fouilles ont déjà permis d'explorer des secteurs d'une richesse exceptionnelle : l'amphithéâtre, le cardo et le decumanus, un arc et un égout monumentaux.

Des enjeux majeurs

Des enjeux majeurs
Les recherches ont aussi porté sur des niveaux gaulois, l'urbanisme antique, et des zones d'occupation paléochrétienne et médiévale. Bien que généralement les vestiges apparaissent à une faible profondeur, leur état de conservation est impressionnant.

L'amphithéâtre

Place Saint-Thomas, une installation urbaine du début du Ier siècle de notre ère a été mise au jour. Après son abandon, l'amphithéâtre y est édifié. Un de ses murs, curviligne, délimite une plateforme, constituée de couches de construction et de remblais, et fait face à un autre mur curviligne, beaucoup plus large, qui semble constituer le périmètre de la cavea, la partie où se trouvent les gradins, de l'édifice. Ces deux portions de murs permettent la projection de l'ellipse de l'amphithéâtre et son positionnement dans la ville.

Le cardo maximus

La fouille de la place de la République a montré l'existence de deux états du cardo, la voie nord-sud fondatrice de la ville romaine. Le premier cardo semble avoir fait l'objet d'un élargissement, le portant à 30 m, à l'occasion de la construction de l'arc de Mars, encore en élévation à proximité. De part et d'autre du cardo, des constructions gallo-romaines, datées entre le Ier et le Ve siècle, ont été mises au jour.
Les recherches ont également révélé la présence d'un bâtiment, probablement paléochrétien, à mettre en relation avec un oratoire mentionné dans des documents d'archives, ainsi qu'une partie d'un cimetière médiéval.

La Porte de Vénus

Sur la place Myron-Herrick, les vestiges monumentaux des fondations d'un arc gallo-romain et d'un égout remarquable sont apparus. Les dimensions du premier le rapprochent de l'arc de Mars. Il s'agit en fait de la Porte de Soissons, appelée par les antiquaires et les historiens de la période moderne "Porte de Vénus". Cette porte marque le passage du decumanus, la voie est-ouest de la ville romaine, dans le centre antique. Sous cet arc, un égout voûté aux dimensions impressionnantes, a été dégagé : la hauteur sous la voûte est de 2,90 m et la largeur de 1 m. Cet ouvrage fut construit au IIe ou IIIe siècle de notre ère.

Une zone d'habitat et d'artisanat gallo-romaine

Aujourd'hui, le secteur de la trémie routière de la gare sncf reste à explorer sur une surface de 9 000 m2. Un carrefour de deux rues gallo-romaines a d'ores et déjà été mis au jour et dans les îlots délimités par ces rues de nombreux vestiges d'habitat et d'artisanat ont été dégagés.
Aménageur : Mobilité d'agglomération rémoise (Mars)
Archéologue responsable d'opération : Stéphane Sindonino, Inrap
Contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (Drac Champagne-Ardenne)