A Carhaix-Plouguer, Finistère, la fouille de la réserve archéologique Carhaix est engagée depuis quatre ans.

Dernière modification
19 février 2016

Elle permet l'étude d'un quartier de la ville antique de Vorgium organisée autour d'un axe majeur orienté est-ouest. La surface décapée à ce jour atteint 2 560 m2, soit environ % de l'emprise totale. La campagne de 2 004 visait à préciser le plan.

Nous devions également terminer la fouille d'une série de pièces chauffées appartenant à une construction voisine. Quelques vérifications sur la fontaine publique retrouvée au nord étaient aussi prévues. Les vestiges ont été largement bouleversés par des récupérations de matériaux opérées entre le XIIIe et le XVe s. Une grande partie des maçonneries a disparu durant ces travaux et nous ne retrouvons souvent que des empreintes linéaires de part et d'autre des sols ou des hypocaustes. Un nettoyage méticuleux offre néanmoins des plans de bâtiments très structurés relativement faciles à comprendre. Le plus vaste se trouve au centre du terrain où il occupe une superficie d'environ 1 000 m2. Nous savons maintenant qu'il est centré sur un péristyle agrémenté d'un jardin. Deux ailes sont parfaitement identifiables au nord et à l'ouest. La première comporte un imposant portique sur rue qui devait donner accès à des commerces établis dans deux grands espaces quadrangulaires. Ces derniers sont séparés par un vaste couloir médian qui mène au coeur de la demeure. L'aile occidentale est divisée en quatre pièces juxtaposées dont deux disposent encore de leur sol en mortier de chaux. Un espace plus étroit pouvait abriter un escalier et signaler l'existence d'un étage. L'ampleur du bâtiment et la conception des murs laissaient déjà envisager cette possibilité. Une pièce carrée est isolée à l'est alors que plusieurs qui longe le mur oriental de l'édifice est condamnée par la construction de bains privés. Nous avons pu mettre en évidence une pièce chaude et un espace froid équipé d'une baignoire rectangulaire. Il semble que ces petits thermes s'étendent vers le sud au-delà de la zone décapée cette année. L'élargissement de la surface fouillée devrait nous révéler quelques informations supplémentaires sur l'organisation sud-est de ce vaste ensemble. Nous disposerons alors des trois-quarts du plan et nous pourrons proposer une étude détaillée de l'architecture et du fonctionnement de l'édifice dans son contexte. En parallèle, la suite des recherches devra préciser l'agencement et l'évolution des phases d'occupation antérieures dont nous n'avons, pour l'instant, qu'une vision fragmentaire.