A Cazères-sur-l'Adour, Landes, le site occupe un promontoire formé par le rebord d'une terrasse alluviale ancienne de l'Adour.

Dernière modification
10 mai 2016

Il présente une industrie lithique attribuable à l'Acheuléen, résidualisée à moins d'un mètre de profondeur en un horizon peu dense. La fouille, entièrement menée à l'aide d'une pelle mécanique équipée d'un godet lisse, porte sur 4 835 m². Elle est orientée vers la constitution d'un assemblage lithique statistiquement représentatif, recueilli en trois dimensions dans un contexte chrono-sédimentaire contrôlé.


La stratigraphie pléistocène révèle une superposition de deux puissants paléosols anciens, coiffés par une couche issue de la résidualisation d'un amalgame de différents paléosols würmiens. C'est ce dernier horizon sédimentaire, multiremanié avant le dernier maximum glaciaire, qui contient l'unité archéologique. Les quelques rares objets (moins d'une dizaine) qui ont été trouvés sous cet horizon sédimentaire ne sont pas forcément le signe d'un site stratifié : les objets ne sont pas significativement différents d'un point de vue minéralogique ou technologique, et ils ont pu migrer via les fentes de gel ou les terriers.
La récolte consiste en 702 objets. Les quelques tests de tamisage effectués confirment l'absence totale de la fraction fine.
Les matières premières employées sont majoritairement locales : il s'agit de galets de roches pyrénéennes présents dans les terrasses alluviales de l'Adour. Certains peuvent provenir de nappes tertiaires qui occupent des plateaux et replats près du site. Ce sont essentiellement de quartzites à grain moyen de teinte bleuté ; quelques variétés plus rares sont également présentes. Des lydiennes et schistes tachetés les complètent de manière anecdotique. Les surfaces naturelles des blocs présentent différents degrés d'altération qui semblent indiquer que les divers stocks alluviaux (l.s.) disponibles ont été mis à profit. Les 33 silex attestent d'une acquisition plus lointaine : ceux qui sont identifiables renvoient clairement aux faciès maestrichtiens de Chalosse, éloignés de 25 à 30 km en l'état actuel des connaissances.
La série réunie renvoie dans sa majorité à une production d'éclats de petit à moyen module, obtenus par des méthodes de débitages hétéroclites et globalement peu structurées, dominées par des concepts discoïde et polyédrique.
Les débitages unipolaires et sur enclume sont également bien présents. Ils sont massivement utilisés bruts, plus rarement retouchés ; il s'agit alors d'outils peu caractéristiques, essentiellement du groupe des encoches et denticulés.
Une production de grands supports, au-delà de 15 cm d'extension, souvent supérieure à 20 cm, est aussi manifeste. Ils sont rarement utilisés bruts (ou à peine accommodés), et servent essentiellement comme supports de façonnage, pour les hachereaux, puis pour les bifaces et apparentés. Ces derniers, comme nombre de pics, sont aussi confectionnés sur galets. Cet outillage lourd est complété par des choppers, chopping-tools et polyèdres.
La présence d'un outillage lourd abondant à nombreux bifaces et apparentés permet d'attribuer cette série à l'Acheuléen. La production de hachereaux la rattache même à un faciès méridional, l'Acheuléen pyrénéo-garonnais, d'influence ibérique. Outils retouchés et modes de débitage évoqués plus haut renforcent d'ailleurs cette diagnose.
La série de Septsos est très proche de celle de Duclos à Auriac, relevant toutes deux de ce même Acheuléen. Elle s'en distingue toutefois par quelques originalités, pour autant que celles-ci ne soient pas le reflet des problèmes taphonomiques propres à Septsos. L'outillage, lourd en particulier, est plus représenté qu'à Auriac, et les hachereaux offrent une certaine standardisation des morphologies. Le débitage est, en contrepartie, moins abondant.
Ces quelques éléments semblent évoquer que l'occupation de Septsos ait été plus vouée à l'utilisation des outillages (consommation) qu'à leur production. Ce gisement nous apporte ainsi un éclairage complémentaire sur l'économie des productions lithiques pour l'Acheuléen du piémont pyrénéen.