Le site est localisé à Lahitte (Gers) en bas des longs versants sud des lieux-dits Soulan de Lasserre et Cabanery.

Dernière modification
10 mai 2016

Il est installé sur un plateau constitué par un affleurement calcaire qui domine la vallée du Larroussagnet, cours d'eau situé à une trentaine de mètres plus au sud. La zone à explorer couvre une superficie de 5 000 m². Les travaux de fouille archéologique ont permis la découverte de 84 tombes, d'orientation majoritairement est-ouest, ainsi que de plusieurs structures médiévales.

Implanté à l'extrémité sud du plateau, en rupture de pente, le cimetière présente une population naturelle, c'est-à-dire avec une représentation par âge qui semble refléter une mortalité naturelle des populations d'avant la vaccination. On parle aussi de population de type pré-jennérienne médiévale (du nom de l'inventeur du vaccin contre la variole à la fin du XVIIIe siècle, le Dr Edward Jenner) ayant une espérance de vie comprise entre 25 et 35 ans. Cela donne au niveau de la mortalité environ 1/3 de défunts immatures, très peu d'adultes entre 20 et 40 ans et 2/3 environ d'adultes de plus de 40 ans. De plus il y a autant d'hommes que de femmes. C'est le cas à Lahitte. Aucun épisode de type « catastrophique » ne peut y être mis en évidence.
 
Les structures funéraires sont soit des cuves rupestres « anthropomorphes » - les tombes ont été creusées dans un calcaire molassique - soit des coffres de bois installés dans des cuves rectangulaires aménagés dans un terrain plus meuble.
Les deux formes de tombes ont été utilisées concomitamment tout au long de l'utilisation de l'aire funéraire. Notons que dans un seul cas, le sujet était accompagné d'un pégau (vase à liquide). Il a été découvert au niveau de l'épaule du défunt. Aucun autre type de mobilier n'accompagnait les défunts. Comme d'autres sites découverts et fouillés récemment en région Midi-Pyrénées, cet ensemble de tombes démontre l'existence de lieux d'inhumations sans relation physique avec un bâtiment religieux (chapelle ou église) entre le VIIIe et le XIIIe siècle.
Sur ses côtés nord et est, le cimetière était bordé d'un enclos fossoyé. Seules quatre tombes groupées ont été découvertes hors de cette limite. Dans ce fossé, marquant donc probablement un enclos destiné au cimetière, un four à chaux a été aménagé.
Au nord de l'enclos, une dizaine de silos a été mise au jour sur la partie nord du plateau, sans contact physique avec les tombes. D'un profil triangulaire, ils ont vraisemblablement servi de dépotoirs et de lieu de vidange de foyers après récupération des semences. Il n'est pas assuré qu'ils aient été contemporains du milieu d'inhumation.