Le site de la Groirie, sur la commune de Degré, fait partie des nombreux sites liés à la métallurgie du fer découvert au nord du Mans à la faveur des travaux de la LGV.

Dernière modification
19 février 2016

Outre des fossés parcellaires, il a livré les restes d'un atelier structuré et complet composé de vingt-quatre fours de réduction du minerai de fer. Les analyses radiocarbones en fourniront la datation.

DES FOSSÉS ET UN BÂTIMENT SUR POTEAUX

La surface fouillée a révélé un fossé contemporain (visible sur les cadastres napoléoniens du XIXe siècle) et un autre fossé de faible ampleur, dont la datation est inconnue. En outre, six trous de poteaux dessinent le plan d'un bâtiment en bois d'une surface minimale de 15 m². L'absence de mobilier archéologique empêche de le dater et de déterminer sa fonction. Peut-être était-il contemporain de l'atelier métallurgique et abritait-il les stocks de minerai de fer et de charbons de bois ? Aucun indice ne permet de valider ou d'infirmer cette hypothèse.

L'ATELIER MÉTALLURGIQUE

Sur une surface de 800 m2, le site de la Groirie a surtout livré les vestiges de vingt-quatre bas fourneaux utilisés pour la réduction du minerai de fer, et de fosses, certainement dédiées au travail de la forge. Cette organisation offrait la possibilité de produire et de travailler dans un même lieu de grosses quantités de métal brut.

DES FOURS À UTILISATION UNIQUE

Les fours étaient composés d'une cuve d'un diamètre moyen de 0,70 m de diamètre, pour une profondeur conservée comprise entre 0,10 et 0,30 m. Cette cuve, destinée à recueillir les déchets (scories), était surmontée à l'origine d'une cheminée dans laquelle étaient versés le charbon de bois et le minerai grillé et concassé. À la fin de l'opération, la cheminée était détruite pour récupérer la masse de métal brut. Ce type de four ne pouvait servir qu'une seule fois.

FORGER

Deux fosses, dans laquelle des scories de forge et des battitures ont été retrouvées, correspondraient à des petits ateliers de forge en partie enterrés. Il s'agissait de marteler la masse de métal brut pour la nettoyer des derniers déchets de la réduction et, éventuellement, lui donner une forme définie.