Réalisée par l’Inrap du 12 février au 27 mars 2017, la fouille a mis au jour un site médiéval. La céramique collectée sur place permet de dater ce site du Moyen Age central, entre 1250 et 1380.

Dernière modification
11 janvier 2018

Dans le cadre du développement de son réseau de transport de gaz naturel, GRTgaz a engagé des travaux de grande ampleur, qui consistent en la pose d’un nouveau gazoduc, l’artère du Val de Saône, d’un diamètre de 1,20 m et de près de 188 km de long entre Étrez (01) et Voisines (52), en l’adaptation des interconnexions des sites industriels existants d’Étrez, Palleau (71) et Voisines et dans le renforcement de la compression à Étrez.

Préalablement à ces travaux, l’Inrap a réalisé un diagnostic archéologique sur la totalité du linéaire de la canalisation et sur les extensions des sites industriels existants. La phase de diagnostic archéologique a permis la mise en évidence de traces historiques suffisamment intéressantes pour engager près d’une quarantaine de fouilles.
L’une d’entre elles, prescrite par l’État (Drac Bourgogne Franche-Comté), au lieu-dit Champomey sur le territoire de la commune de Thurey, a été effectuée par une équipe de cinq personnes suite à un diagnostic riche en découvertes réalisé par l’Inrap en 2016.

Une installation d’époque médiévale en hauteur

C’est la partie sud du site qui a révélé les plus nombreuses traces d’époque médiévale. Elles se trouvent sur la pente d’une petite « motte » d’environ un mètre de hauteur. L’analyse des sédiments par un géomorphologue a permis d’affirmer que la partie haute de cette « motte » a été façonné par l’homme, en déplaçant des masses conséquentes d’argile. Sur le sommet, se trouvait au moins un bâtiment disposant de plusieurs grandes plaques foyères et d’un mur sans doute élevé en pisé. Sur la pente orientale de cette « motte »  un ou deux grands bâtiments à poteaux porteurs ont été édifiés. Dans la partie basse du site, un grand fossé, d’une largeur d’au moins 3,50 m pour une profondeur maximale de 1,40 m, aux creusements très réguliers et rectilignes, constituait une limite imposante. La totalité de ce fossé n’a pas pu être étudiée, sa fonction précise reste encore vague. Néanmoins, à partir du XIVe siècle, il n’est plus considéré comme utile car il est remblayé.

Des constructions en lien avec la seigneurie de Champomey ?

Les premières recherches en archives ont montré que le village de Champomey correspondait en fait à une seigneurie, du même nom attestée dans les documents, en l’état de la recherche, en 1473. C’est dans le premier tiers du XVIIe que cette entité sera jointe à celle de Champ Frécaud qui se trouvait au sud du territoire communale de Thurey. Cette dernière seigneurie disposait d’un château entouré d’un fossé détruit vers 1705 et dont les restes sont toujours nettement visibles. Vers 1611, ces deux seigneuries sont rachetées et font partie, jusqu’à la Révolution, de la baronnie de Lessard.

On ignore tout de l’existence d’un château à Champomey, mais ce dernier est largement pressenti du fait même de l’existence de la seigneurie du même nom déjà mentionnée.

Les vestiges importants dégagés cette année donnent à croire que les très importants travaux de construction qui y ont été engagés vers 1300, l’ont été dans le cadre seigneurial. Les études qui restent à mener désormais permettront sans doute d’apporter un élément de réponse.      

Aménagement :  GRTGaz,
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bourgogne-Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Coordinateur scientifique : Régis Labeaune, Inrap
Responsable scientifique : Christophe Méloche, Inrap