En fouillant au 12, chemin de la Flambère en 2008, les archéologues avaient une idée précise des vestiges qu’ils allaient découvrir, la parcelle se situant sur un promontoire en rive gauche de la Garonne, à l’emplacement d’un grand village néolithique connu sous le nom de Saint-Michel-du-Touch.

Dernière modification
25 août 2017

Le promontoire avait, en effet, été exploré dans les années 1960-1970 par Georges Simonnet lors de la construction de la cité d’Ancely, au cours de l’une des premières opérations d’archéologie de sauvetage du Toulousain. Des nombreuses structures d’habitat néolithiques avaient alors été mises au jour.

Un village néolithique 

Le village, occupé durant tout le Néolithique moyen (une période également appelée le Chasséen, du nom du site de Chassey-le-Camp, en Bourgogne), a continué à exister aux âges du Bronze et du Fer. Une agglomération urbaine, connue sous le nom d’Ancely, s’est développée au début de l’époque antique, puis un village au Moyen Âge. Ce territoire est désormais investi par l’expansion de la ville de Toulouse.

Un fossé discontinu

Les fouilles Inrap de 2008 ont permis d’investiguer une zone du village néolithique s’articulant autour d’un fossé, où les réaménagements se sont succédés pendant environ 500 ans, entre 4400 et 4000 avant notre ère.

Le fossé, creusé probablement vers 4400-4300 avant notre ère (première phase du Néolithique moyen ou Chasséen ancien), comporte au moins une interruption. Ce type de fossé discontinu organisant spatialement le village est courant au Néolithique moyen. Il contient un aménagement en terre massive compactée adossé aux parois. Un curage et un réaménagement du fossé interviennent vers 4350-4250 avant notre ère.
Une tranchée de fondation longe le fossé. Il pourrait s’agir de la base d’un mur en terre lié au premier aménagement du fossé, ou d’une simple structure de soutènement des sédiments extraits de celui-ci.
 

Des structures de combustion

L’aire située au-delà de la tranchée de fondation accueille des structures de combustion à galets chauffés et quelques fosses, notamment vers la fin du Chasséen ancien, entre 4300 et 4150 avant notre ère. Les structures de combustion servaient probablement à faire cuire des aliments.
Au Chasséen classique, entre 4150 et 4050 avant notre ère, le fossé commence à être colmaté. Des gros poteaux en enfilade, destinés à soutenir une structure en élévation, le remplacent. L’aire voisine à structures de combustion est toujours en activité.

Vers 4050-4000 avant notre ère, le fossé est presque complètement remblayé. Un petit bâtiment sur poteaux est construit sur son ancienne interruption et les structures de combustion envahissent son espace. Des fosses et des trous de poteaux néolithiques, difficiles à dater précisément, sont disséminés tout autour.
 

Un mobilier en bon état de conservation 

Le mobilier néolithique récolté consiste essentiellement en poteries et en outils de pierre et d’os produits par les villageois pour une utilisation sur place. Des restes d’animaux et des graines de céréales illustrent les principales activités de subsistance, c’est-à-dire l’élevage et l’agriculture.
 

Les autres périodes

Une occupation gauloise puis gallo-romaine du site est attestée par quelques fondations de poteaux. Un puits, comblé au début de l’Antiquité (Haut-Empire), est à mettre en relation avec les aménagements fouillés dans la parcelle du 13 chemin de la Flambère. Du mobilier de l’époque antique a été remanié dans des silos du Moyen Âge. Disposées en batterie parallèlement au chemin de la Flambère, ces structures de stockage appartenaient à un village médiéval, dont l’emplacement exact n’est pas encore connu.