La fouille du 53-55 rue Saint-Roch, dans le sud de Toulouse, s’inscrit à peu de distance de la caserne Niel où d’autres recherches ont été effectuées. Elle a révélé un nouveau secteur de l'agglomération protohistorique de Saint-Roch, caractérisée par une trame assez aérée. 

Dernière modification
25 août 2017

L’organisation spatiale du site s’articule autour de cinq fossés parallèles orientés sud-est / nord-ouest. Ils délimitent ainsi trois secteurs d’activité différents au cours des IIe et Ier siècles avant notre ère.

Des fosses

Au nord-est, une vaste zone de près de 600 m² est dédiée, à l’origine, à l’extraction de sédiments sableux avec deux grandes excavations, quatorze petites fosses et deux puits à eau de 1,60 à 1,75 m de profondeur, qu’il est difficile de caler dans le temps. Par la suite, la zone, proche d’un habitat, est convertie en un lieu de relégation de déchets. Les premières traces d’abandon se situent nettement au cours de la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère, pour enfin décroître au début du Ier siècle avant notre ère.

Un chemin

Un petit bâtiment surélevé sur poteaux de bois plantés avec calage et dont la fonction reste indéterminée, est implanté dans la partie sud-ouest du secteur central au cours du premier quart du Ier siècle avant notre ère. Il est très vite abandonné et recouvert par un chemin empierré orienté sud-ouest/nord-est de plus de 40 m de long. Le revêtement très régulier de ce chemin est constitué de tessons posés à plat issus d’amphores recyclées comme matériaux de construction. 

Il présente plusieurs rechapages. La largeur de cette aire de circulation est très variable : entre 5,40 et 7,40 m dans sa partie orientale et 3,40 m dans sa partie occidentale. Le chemin est ensuite transpercé par un fossé dans sa partie orientale et par une fosse dans sa partie occidentale. Un ensemble de fosses et un puits à eau sont creusés dans la partie nord-est.
 

Des bâtiments

Enfin, au sud-ouest, des bâtiments, dont subsistent deux radiers de sols surélevés constitués de tessons d’amphore espacés de 2 m de large, sont implantés sur le chemin. La présence de clous en périphérie témoigne peut-être d’une ossature en bois, matériau périssable qui ne laisse guère de trace. La fonction de ces bâtiments reste indéfinie.
Il faut également noter la surprenante mise au jour d’un squelette humain partiel, qui complète les deux découvertes de la parcelle voisine.
A l’extrême sud-ouest, au-delà des fossés, s’étend une zone vierge de toute occupation, sur une surface de 70 m².
 

Deux phases d’occupation

Le site est marqué par deux grandes phases d’occupation, l’une concerne la seconde moitié du IIe siècle et l’autre le premier quart du Ier siècle avant notre ère. L’évolution du faciès céramique entre les deux phases est assez peu marquée. Durant la seconde phase, mises à part les amphores italiques tyrrhéniennes, on voit apparaître le vin de l’Italie adriatique dans les Lamboglia 2, le vin rhodien, l’huile d’Apulie et les saumures des côtes occidentales italiques.