​À l’occasion de la construction du nouveau bâtiment du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse à partir de 2002, une fouille archéologique a été menée sur une surface de près de 2 000 m².

Dernière modification
25 août 2017

La parcelle se situe dans un secteur hors des remparts de la ville, à proximité de l’ancienne porte de Montgaillard (rue Ozenne). Au XVIIe siècle, elle est incluse dans les jardins du couvent des Carmes Déchaussés, avant d’être dévolue au jardin botanique au XIXe siècle. Si des vestiges antiques y ont été identifiés, la découverte principale consiste en une occupation du XIVe-XVe siècle.

Les indices d'une occupation pré-augustéenne

Les vestiges les plus anciens se rapportent à une occupation de l’époque gauloise. Il s’agit uniquement de structures excavées, pour la plupart largement arasées, ayant livré un mobilier permettant de dater les aménagements de la première moitié du Ier siècle avant notre ère. Malgré l’absence de plan d’ensemble cohérent, ces éléments participent probablement d’une occupation structurée associant parcellaire et habitat.

Les vestiges du Haut-Empire

Le secteur fouillé, tout en se situant en dehors de l’enceinte antique (à environ 200 m), demeure fréquenté au cours du Haut-Empire. En témoignent la présence d’une fosse datée de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère et la découverte de céramiques et de monnaies couvrant une large chronologie, du Ier siècle au Ve siècle de notre ère. Ces éléments sont peut-être associés au bâti découvert en limite méridionale de l’emprise de la fouille et daté de l’Antiquité, sans plus de précision.

L'occupation médiévale et moderne

L’occupation du bas Moyen Âge (XIVe-XVe siècle) se développe sur la totalité de l'emprise de la fouille, selon un parcellaire bien marqué. Deux chaussées de galets, larges de 4 m, structurent l'espace occupé par des bâtiments, des fossés et de nombreuses structures excavées (puisards, puits et autres structures dont la fonction n’est pas identifiée).
Dans le secteur nord, les fouilles ont mis au jour un plan d’ensemble composé de parcelles en lanières perpendiculaires à une voie, à l’intérieur desquelles prennent place des constructions juxtaposées. Dans le secteur sud, le bâti semble plus dispersé et les aménagements structurant le parcellaire, plus ténus. Le découpage en lanières est orienté parallèlement à une seconde voie.

Terre crue

Une des particularités architecturales de l'ensemble bâti est la prédominance de l'emploi de la terre crue comme matériau de construction. De larges murs de terre massive supportent des élévations en torchis parfois enduit et peint.
La plupart des structures excavées ont livré des déchets domestiques (céramiques, restes osseux animaux, objets métalliques, monnaies, verre…), en alternance avec des couches de remblais plus ou moins épaisses. Certaines fosses, plus particulièrement dans le secteur nord, ont été définitivement scellées par des gravats produits par l’incendie du bâti dans la première moitié du XVe siècle. Ces gravats ont servi à niveler le terrain avant sa réoccupation à la fin du XVe siècle.

L'approche historique

Les sources écrites permettent de faire correspondre ces vestiges à une portion de la bastide périurbaine dénommée Prinhac et mentionnée dès 1304. En effet, entre 1270-1330, plusieurs bastita ont été fondées tout autour de la ville de Toulouse. Ces bastides périurbaines s'apparentaient à des opérations de lotissements organisées selon une trame parcellaire structurée.
À l'extrémité sud de l'emprise de la fouille, les vestiges arasés d'une maison moderne, jouxtée d'un espace pavé de galets et de divers aménagements, sont les témoignages les plus tardifs de l'occupation du site.