Une mine de fer à La Milesse, Sarthe

La mine, qui devait s'étendre sur une surface de 9 000 à 10 000 m², occupe la partie haute d'une pente nord-ouest / sud-est. Le terrain naturel compte à cet endroit quatre niveaux géologiques avec du minerai de fer. Le dernier niveau semble le seul avoir été exploité.

PLUSIEURS MODES D'EXTRACTION

Le site de Beslan a révélé plusieurs modes d'extraction du minerai, adaptés à la morphologie du terrain. En bas de pente, l'extraction était réalisée à ciel ouvert avec des fosses, chacune correspondant à un prélèvement de minerai. Sur la majeure partie du site, l'extraction du minerai s'est faite à l'aide de puits et de galeries. De nombreux effondrements de terrain rendent difficile le comptage exact des puits, mais la densité des galeries en sous-sol indique une exploitation intensive des ressources naturelles. Enfin, sur la partie haute du site, au bord de la zone d'exploitation, des fosses profondes sans galeries correspondent sans doute à des puits de recherche dans un secteur où les blocs de minerai se raréfient.

VISITE DES GALERIES

La largeur des galeries souterraines varie entre 1 m et 1,50 m, pour une hauteur atteignant 1,40 m, tandis que leur longueur ne dépasse sans doute guère 7 ou 8 m. Malgré l'instabilité du substrat, aucune galerie na été étayée ; toutefois, des traces ponctuelles de trous de piquets pourraient indiquer un étaiement sommaire des extrémités de galeries. Le travail en sous-sol devait donc se caractériser par la rapidité.

Plan de la mine : en haut, le relevé de surface présentant les puits et les effondrements ; en bas, le relevé du fond de l'exploitation reproduisant les galeries souterraines
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Relevé topographique A. Léger et M. Duriez, Inrap. DAO A. Léger, Inrap

Vue du site vers le nord-ouest. Après le décapage à la pelle mécanique de la surface de la mine, les puits et les effondrements, reconnaissables au changement de couleur de la terre, sont marqués à la peinture (ici, bleue ou rose) et avec des jalons pour aider au relevé topographique.
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Inrap

Photo et relevé graphique d'une coupe transversale d'une galerie souterraine. Le niveau blanc correspond au remblai laissé au fond de la galerie par les mineurs sur moins de 0,40 m d'épaisseur. Le poids du terrain au-dessus de la galerie pratiquement vide a percé le plafond qui se situait au niveau d'une couche de sable argileux vert orangé (en vert), provoquant une brèche dans laquelle les niveaux supérieurs du terrain ont été entraînés. Un affaissement du terrain (ou fontis) s'est ainsi produit au-dessus de la galerie, donnant l'illusion en surface d'une structure volontairement creusée. La position des blocs d'argile verte permet de restituer la hauteur de la galerie à 1,20 m.
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Relevé et DAO : C. Pont-Tricoire, Inrap. Photo Inrap

Photo et relevé graphique d'une coupe transversale d'une galerie souterraine. Le niveau blanc correspond au remblai laissé au fond de la galerie par les mineurs sur moins de 0,40 m d'épaisseur. Le poids du terrain au-dessus de la galerie pratiquement vide a percé le plafond qui se situait au niveau d'une couche de sable argileux vert orangé (en vert), provoquant une brèche dans laquelle les niveaux supérieurs du terrain ont été entraînés. Un affaissement du terrain (ou fontis) s'est ainsi produit au-dessus de la galerie, donnant l'illusion en surface d'une structure volontairement creusée. La position des blocs d'argile verte permet de restituer la hauteur de la galerie à 1,20 m.
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Relevé et DAO : C. Pont-Tricoire, Inrap. Photo Inrap

Vue du fond de la mine avec, au premier plan, un ensemble de galeries intégralement fouillées et, à l'arrière-plan, la poursuite du réseau souterrain non fouillé marqué à la peinture orange.
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Inrap

Vue de l'extrémité d'une galerie dans laquelle on a extrait du minerai de fer : on en devine la présence grâce à la couche festonnée conservée sur le bord gauche. Un creusement dans le sol, au centre du boyau, correspond soit à un coup de pic destiné à chercher plus profondément du minerai, soit à l'appui d'un étai servant à soutenir le plafond pendant le travail du mineur.
Beslan, La Milesse (Sarthe), 2012.

© Inrap

Les mines de fer du Bois de Beslan à la Milesse (Sarthe) Décaissement en paliers pour pouvoir fouiller les galeries de mines.

© Photo Hervé Paitier, 2013