Le Musée national de Phnom Penh, l’Inrap et Cambodia Airports, avec le soutien de l’Autorité nationale Apsara, présentent du 15 mars au 15 juin 2016 au Musée national de Phnom Penh au Cambodge, l’exposition « Vivre à l’époque angkorienne »,  sur les fouilles archéologiques de l’aéroport de Siem Reap.

Dernière modification
06 avril 2016

Cette exposition dévoile au public cambodgien ainsi qu’aux visiteurs étrangers les résultats des fouilles archéologiques préventives réalisées sur l’emprise de l’aéroport de Siem Reap.

" Je me réjouis que les découvertes inédites réalisées, en particulier autour de l'habitat angkorien  à proximité des sanctuaires, puissent aujourd'hui être partagées avec le public cambodgien "

(Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, dans sa lettre adressée à SE Madame Phoeurng Sackona, ministre de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge, et lue lors de l'inauguration de l'exposition, le 15 mars 2016, devant un parterre de personnalités officielles.)

 

Les fouilles archéologiques de l'aéroport international de Siem Reap

Entre 2004 et 2014, l’Inrap a réalisé des fouilles en amont des travaux d’extension de l’aéroport international de Siem Reap, situé dans l’emprise de l’immense complexe archéologique d’Angkor, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Initiées et financées par Cambodia Airports, ces campagnes s’inscrivent dans une démarche d’aménagement responsable et soucieuse de la préservation du patrimoine national. Les opérations archéologiques ont permis l’étude exhaustive de deux sanctuaires et de deux villages associés fondés dans la seconde moitié du Xe siècle. Elles ont permis de documenter quatre autres sanctuaires et villages, ainsi que des chemins, des digues et d’anciennes rizières, sur une surface de plus de 40 ha.

Le temple de Prasat Preï

Des sondages sur le temple de Prasat Preï ont révélé le plan d'ensemble de cet important sanctuaire de la zone sud du Baray, mais aussi du village sur tertre qui lui est associé. Ce temple est composé de plusieurs sanctuaires installés sur une plate-forme de 100 mètres de côté entourée de douves et connecté à un imposant bassin sacré de près de 7 hectares de superficie.

Villages et maisons sur tertres

Les recherches des archéologues ont surtout porté sur les habitats, composés de maisons édifiées en matériaux périssables. Les maisons sont installées sur des tertres artificiels qui les mettent hors d'eau durant la mousson. Datée du XIIIe siècle, l’habitation fouillée sur le site de Tuol Ta Lo est rectangulaire. D’une surface de 42 m2, elle est construite sur deux travées de poteaux et son toit est une couverture végétale. D’autres demeures plus élaborées possèdent une couverture de tuiles, c’est le cas de certaines maisons de Trapeang Thlok et de Trapeang Ropou.

Vie quotidienne et bétel

L’étude du mobilier exhumé permet de retracer une partie de la vie quotidienne de ces villages proches d'Angkor. Différents types d'activités rurales ou domestiques ont été identifiés : élevage du porc, du bœuf, et des volailles, agriculture, pêche, tissage, filage. Un nécessaire à bétel daté du XIIIe siècle provient d’un tertre de Prasat Trapeang Ropou. Il se compose d'une cisaille en fer, d'un petit pot en grès contenant de la chaux et d'une boîte en porcelaine chinoise destinée à contenir les feuilles de bétel et les noix. Aujourd’hui, au Cambodge, son utilisation est encore attestée lors de rites et de cérémonies privées.

Maître d’ouvrage des fouilles : Autorité nationale Apsara
Aménagement : Cambodia Airports
Recherches archéologiques : Inrap
Commissariat scientifique de l’exposition : Pierre Bâty, chef de projet Inrap, et Jean-Paul Jacob, ancien président de l’Inrap
Contrôle scientifique : Autorité nationale Apsara