à Norroy-le-Veneur, Moselle, à l'occasion du projet d'implantation d'un nouveau parc d'entreprises, Écoparc, anciennement ZAC du centre relais, mené par la communauté de communes de Maizières-lès-Metz, les archéologues de l'Inrap ont effectué des fouilles sur ce site du 21 mars au 20 juin 2005.

Dernière modification
10 mai 2016

Le service régional d'Archéologie (Drac) a demandé qu'une étude préalable, par le biais de sondages, soit effectuée sur toute l'emprise du projet afin de déterminer si les travaux envisagés pouvaient avoir un impact sur les vestiges archéologiques potentiels. Les sondages archéologiques ont été effectués par l'Inrap en octobre 2002. Ils ont couvert toute la superficie du projet, soit environ 75 ha. Suite à cette opération, huit sites ont été répertoriés, dont la nécropole de Norroy-le-Veneur située à proximité de la RN 52, à l'est du futur parc d'entreprises Écoparc.

Le décapage du site sur une superficie d'environ 5 000 m2 a permis de découvrir l'intégralité d'une nécropole mérovingienne (VIe-VIIe), contrairement à d'autres sites du même genre souvent fouillés partiellement. Elle se compose d'au moins 300 sépultures dont certaines possèdent un important mobilier : parures, armement ...


Les différents types de sépultures
Toutes les tombes ne présentent pas le même mode de construction. La plupart sont des excavations en pleine terre dans lesquelles les corps ont été placés dans des coffres en bois (planches). Pour d'autres, dont les excavations sont plus réduites, les parois sont doublées par une construction en pierre qui façonne un caveau dans lequel le corps a été déposé. Enfin, une seule tombe en sarcophage a été mise au jour, vraisemblablement détériorée par les labours successifs. Ces tombes étaient fermées par de grandes dalles en pierres (brutes de carrière). Elles sont toutes orientées est-ouest, la tête des inhumés à l'ouest, et sont relativement bien alignées en travées pratiquement parallèles.
Le matériel archéologique découvert
Le rituel d'inhumation est marqué par la présence, avec les corps, d'une quantité de matériel relativement importante et de qualité. Il s'agit d'armement comme des épées, des lances, des scramasaxes (épées à un seul tranchant), des pointes flèches, des couteaux, des francisques (hache de jet), des haches, mais aussi des parures comme des colliers, des bagues, des boucles de ceintures, etc... Des objets usuels contenus dans une aumônière comme des briquets, des ciseaux, des pinces ont également été découverts, ainsi que de nombreux récipients en terre cuite ou en verre de formes et de factures variées. Toutes les tombes ne renferment pas de mobilier, certaines en raison de pillages (antérieurs à la fouille) ou d'un rituel différent pour les tombes plus récentes. Le matériel recueilli permettra d'affiner la datation et la durée d'occupation de cette nécropole, bien qu'il soit déjà possible de déterminer qu'il s'agit de tombes mérovingiennes couvrant le VIe et le VIIe siècles.

Contexte archéologique
De nombreuses découvertes et fouilles déjà effectuées sur le secteur pouvaient laisser présager la présence de vestiges archéologiques, principalement sur la ZAC Euromoselle située en face de la fouille actuelle. On peut noter également la présence de la voie romaine Lyon-Trèves qui emprunte le tracé actuel de la route départementale 112. Récemment, un établissement gallo-romain a été fouillé au lieu-dit Sainte-Anne (commune de Bellevue).