Ailleurs dans le monde
Une grande diversité dans les techniques de production
Aujourd'hui encore, il existe une grande diversité dans les techniques de production et d'obtention du sel.
En dehors de l'extraction minière, les sociétés humaines recourent soit à l'évaporation solaire, soit à l'évaporation par le feu. La production de sel se résume alors toujours au traitement d'une saumure, obtenue soit naturellement, soit par concentration d'une eau salée, soit encore par lessivage de produits salés. Grâce à l'étude de ces nombreuses techniques de production de sel toujours utilisées, les archéologues, avec l'aide des ethnologues, ont pu reconsidérer leurs données. Des réponses ont été apportées à certaines questions, comme celle posée par l'absence de briquetages, c'est-à-dire de récipients, sur certains sites de fouilles.Les salines du Niger ou l'exploitation du sel au Bénin, en Afrique, les modes de production en vigueur en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les salins du Mexique illustrent la diversité des formes d'obtention du sel et font appel à des techniques proches de ce qui a pu exister autrefois dans certains lieux d'Europe.
Le saviez-vous ?
Saline
Au Moyen Âge, on désigne les marais salants sous le terme de « salines ». Le verbe saliner désigne l'action de produire du sel, le salineur ou salinier est un fabricant de sel ou, dans le Midi, un marchand de sel. C'est à partir du XVe siècle que le mot « salin » désigne à la fois le magasin de sel et le marais salant (d'après M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural, Paris, 1997).
Le sel des Papous, Nouvelle-Guinée
Dans les Hautes Terres de Papouasie, en Nouvelle-Guinée indonésienne, il y a de nombreuses sources salées, mais on ne fabrique pas de récipients en argile. Pourtant, des pains de sel circulent sur l'île, à la fois objets d'échange et de paiement et denrée alimentaire. Pour obtenir ce sel, les Papous ont recours à une technique de production originale ne faisant intervenir aucun récipient. Ils extraient le sel de l'eau des sources salées, en utilisant des plantes très spongieuses qu'ils trempent dans l'eau afin qu'elles s'imbibent. Au bout d'une journée et une nuit, les plantes sont retirées de l'eau. Placées sur un bûcher, elles sont soumises à une combustion lente.
En une nuit, l'eau est évaporée et la matière organique brûlée. Ne restent que les cendres, le charbon et des concrétions de sel qui se sont formées dans les pores des plantes. Ces concrétions de sel sont retirées, puis broyées. La poudre obtenue est humidifiée à l'eau de la source et compactée à l'intérieur d'un cadre en bois posé sur de grandes feuilles que l'on replie et fixe soigneusement. Ainsi moulés, les pains de sel sèchent encore plusieurs jours au-dessus d'un foyer. Sur le site de production, il ne reste que des cendres, des charbons de bois et le sol rubéfié.
Le saviez-vous ?
Des archéologues en expédition ethnographique
Pour tenter de comprendre comment pouvait être fabriqué le sel en l'absence de briquetages, comme c'est le cas sur certains sites de Franche-Comté ou de Roumanie, les archéologues sont partis en expédition ethnographique en Nouvelle-Guinée pour étudier les techniques traditionnelles. L'observation des techniques ancestrales de production de sel utilisées par les Papous habitant les hautes terres de l'île a permis de formuler de nouvelles hypothèses sur la fabrication du sel sur certains sites néolithiques.
Voir aussi
La fabrication du sel chez les Baruya, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Le sel des Baruya des vallées de Wonenara et Marawaka (Eastern Highlands Province, Papouasie-Nouvelle-Guinée) est produit à partir d'une saumure artificielle obtenue par lessivage / filtrage des cendres d'une canne, Coïx gigantea Koening. Celle-ci est cultivée dans des champs irrigués, essentiellement situés dans la partie plate des fonds de vallée, alimentés par des sources d'eau d'origine volcanique.
Une fois coupées par les hommes, les cannes sont laissées à sécher au soleil sur le sol pendant quelques jours, puis sont empilées sur de grands bûchers constitués de madriers soigneusement disposés pour faciliter la circulation de l'air. À l'arrière-plan, les deux abris à toits de chaume recouvrent des tas de cendres produits plus tôt.
Aidé du spécialiste de la production de sel auquel il a demandé son aide, le propriétaire du champ irrigué entasse les gerbes de cannes sur le bûcher, au centre duquel le feu est allumé. La combustion des cannes dure au moins un jour et une nuit.
- Le sel des Baruya des vallées de Wonenara et Marawaka (Eastern Highlands Province, Papouasie-Nouvelle-Guinée) est produit à partir d'une saumure artificielle obtenue par lessivage / filtrage des cendres d'une canne...Le sel des Baruya des vallées de Wonenara et Marawaka (Eastern Highlands Province, Papouasie-Nouvelle-Guinée) est produit à partir d'une saumure artificielle obtenue par lessivage / filtrage des cendres d'une canne, Coïx gigantea Koening. Celle-ci est cultivée dans des champs irrigués, essentiellement situés dans la partie plate des fonds de vallée, alimentés par des sources d'eau d'origine volcanique.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Une fois coupées par les hommes, les cannes sont laissées à sécher au soleil sur le sol pendant quelques jours, puis sont empilées sur de grands bûchers constitués de madriers soigneusement disposés pour faciliter la circulation de l'air.Une fois coupées par les hommes, les cannes sont laissées à sécher au soleil sur le sol pendant quelques jours, puis sont empilées sur de grands bûchers constitués de madriers soigneusement disposés pour faciliter la circulation de l'air. À l'arrière-plan, les deux abris à toits de chaume recouvrent des tas de cendres produits plus tôt.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Aidé du spécialiste de la production de sel auquel il a demandé son aide, le propriétaire du champ irrigué entasse les gerbes de cannes sur le bûcher, au centre duquel le feu est allumé.Aidé du spécialiste de la production de sel auquel il a demandé son aide, le propriétaire du champ irrigué entasse les gerbes de cannes sur le bûcher, au centre duquel le feu est allumé. La combustion des cannes dure au moins un jour et une nuit.© P. Lemonnier, Wonenara, vers 1965
L'énorme tas de cendres est laissé tel quel. Si le temps le permet, il est simplement « protégé » par une enceinte de cannes. Si la pluie menace, on construit un abri comprenant un toit et une enceinte de pieux (semblable aux barrières de jardin) directement au-dessus des cendres. En deux ou trois jours, la combustion est achevée et les cendres sont refroidies, mais le tas protégé peut rester intouché pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.
Lorsque la météo est favorable et le spécialiste disposé à poursuivre la fabrication du sel, les cendres sont transportées par les femmes vers le dispositif de filtrage. Construit à côté d'un ruisseau, celui-ci est constitué de gourdes (Lagenaria siceraria) dont l'extrémité inférieure est bouchée par des chatons d'une liane (Triumfetta nigricans) retenant les impuretés. Lentement versée sur les cendres, l'eau se charge en sel (chlorure de potassium) et s'écoule dans une rigole de feuilles abouchée à un tube de bambou. Effectué par une femme, ce filtrage s'étale sur huit jours (quatre journées pleines) pour produire plus de 1 000 litres de saumure. Les feuilles de cordyline rouge ont une fonction magique.
Protégé par un toit à deux pentes et un mur de pieux verticaux, le four - une grande structure oblongue (4 x 1,70 m), faite de pierres recouvertes d'un mélange d'argile réfractaire et de cendres lessivées - présente une quinzaine d'alvéoles. Le bâtiment est ouvert aux deux extrémités.
- L'énorme tas de cendres est laissé tel quel. Si le temps le permet, il est simplement « protégé » par une enceinte de cannes...L'énorme tas de cendres est laissé tel quel. Si le temps le permet, il est simplement « protégé » par une enceinte de cannes. Si la pluie menace, on construit un abri comprenant un toit et une enceinte de pieux (semblable aux barrières de jardin) directement au-dessus des cendres. En deux ou trois jours, la combustion est achevée et les cendres sont refroidies, mais le tas protégé peut rester intouché pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.© P. Lemonnier, Wonenara, vers 1965
- Lorsque la météo est favorable et le spécialiste disposé à poursuivre la fabrication du sel, les cendres sont transportées par les femmes vers le dispositif de filtrage...Lorsque la météo est favorable et le spécialiste disposé à poursuivre la fabrication du sel, les cendres sont transportées par les femmes vers le dispositif de filtrage. Construit à côté d'un ruisseau, celui-ci est constitué de gourdes (Lagenaria siceraria) dont l'extrémité inférieure est bouchée par des chatons d'une liane (Triumfetta nigricans) retenant les impuretés. Lentement versée sur les cendres, l''eau se charge en sel (chlorure de potassium) et s'écoule dans une rigole de feuilles abouchée à un tube de bambou. Effectué par une femme, ce filtrage s'étale sur huit jours (quatre journées pleines) pour produire plus de 1 000 litres de saumure. Les feuilles de cordyline rouge ont une fonction magique.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Protégé par un toit à deux pentes et un mur de pieux verticaux, le four - une grande structure oblongue (4 x 1,70 m), faite de pierres recouvertes d'un mélange d'argile réfractaire et de cendres lessivées - présente une quinzaine d'alvéoles...Protégé par un toit à deux pentes et un mur de pieux verticaux, le four - une grande structure oblongue (4 x 1,70 m), faite de pierres recouvertes d'un mélange d'argile réfractaire et de cendres lessivées - présente une quinzaine d'alvéoles. Le bâtiment est ouvert aux deux extrémités.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
Ces alvéoles doivent être partiellement reconstruites lors de la remise en activité du four. Le spécialiste du sel humecte la surface des alvéoles avant de les rapetasser avec des cendres lessivées mélangées d'argile.
Soigneusement choisies car elles doivent pouvoir recouvrir la totalité des parois des alvéoles du four et ne pas présenter la moindre déchirure causée par le vent, des feuilles de bananier sont assouplies puis roulées sur elles-mêmes pour être transportées vers le four.
Le spécialiste double chaque alvéole de deux de ces feuilles, mises tête-bêche, dont il cale délicatement les flancs à l'aide de fins ressorts faits de longues lames de bambou repliées en forme de U.
- Ces alvéoles doivent être partiellement reconstruites lors de la remise en activité du four. Le spécialiste du sel humecte la surface des alvéoles avant de les rapetasser avec des cendres lessivées mélangées d'argile.Ces alvéoles doivent être partiellement reconstruites lors de la remise en activité du four. Le spécialiste du sel humecte la surface des alvéoles avant de les rapetasser avec des cendres lessivées mélangées d'argile.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Soigneusement choisies car elles doivent pouvoir recouvrir la totalité des parois des alvéoles du four et ne pas présenter la moindre déchirure causée par le vent, des feuilles de bananier sont assouplies puis roulées sur elles-mêmes...Soigneusement choisies car elles doivent pouvoir recouvrir la totalité des parois des alvéoles du four et ne pas présenter la moindre déchirure causée par le vent, des feuilles de bananier sont assouplies puis roulées sur elles-mêmes pour être transportées vers le four.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Le spécialiste double chaque alvéole de deux de ces feuilles, mises tête-bêche, dont il cale délicatement les flancs à l'aide de fins ressorts faits de longues lames de bambou repliées en forme de U.Le spécialiste double chaque alvéole de deux de ces feuilles, mises tête-bêche, dont il cale délicatement les flancs à l'aide de fins ressorts faits de longues lames de bambou repliées en forme de U.© M. Godelier, 1969
Dans le four de Wiobo (Wonenara), en novembre 1978, l'évaporation de la saumure est en cours. Le spécialiste enfourne de longues pièces de bois dans le tunnel qui court sous les alvéoles. La combustion dure environ trois jours et deux nuits, durant lesquels le spécialiste tasse les couches de cristaux de sel l'aide d'une spatule au fur et à mesure de leur apparition. Il alimente régulièrement les alvéoles avec de la saumure, jusqu'à épuisement du dernier tube de bambou. La combustion, lente, est contrôlée par le réglage du bois de chauffe et du débit d'air. Les tubes de bambou vides sont encore appuyés à l'abri. À gauche de la porte, un bouclier a été disposé pour empêcher le vent de s'engouffrer dans le four. Des plants de tabac longent le pourtour de la maison.
Une fois la saumure totalement évaporée, les quinze barres sont sorties des alvéoles avec les feuilles calcinées qui en tapissent le dessous. Elles sont alors grattées à l'aide d'une machette. C'est le moment où le propriétaire du champ de sel (et des cannes) prépare la répartition des barres : celles (cinq ou six) qu'il gardera ou offrira à des parents, sans oublier les deux barres que le spécialiste reçoit pour la tâche technique et magique accomplie.
Les barres sont ensuite emballées dans des stipes de bananier, puis entourées d'une dense spirale de lamelles d'écorce de Trema sp., qui les protégera. Le propriétaire du sel, un ou deux amis et le spécialiste du sel (ici, Kandawatché) se chargent de cette dernière opération.
Une partie des barres sont (étaient) ensuite dispersées par commerce intertribal, tant dans l'ensemble des douze groupes linguistiques anga que chez des non-Anga, comme cet Asiana (à droite) auquel trois Baruya proposent des barres en échange de nappe d'écorce battue. On reconnaît Kandawatché à l'arrière-plan.
- La combustion, lente, est contrôlée par le réglage du bois de chauffe et du débit d'air. Les tubes de bambou vides sont encore appuyés à l'abri.La combustion, lente, est contrôlée par le réglage du bois de chauffe et du débit d'air. Les tubes de bambou vides sont encore appuyés à l'abri. À gauche de la porte, un bouclier a été disposé pour empêcher le vent de s'engouffrer dans le four. Des plants de tabac longent le pourtour de la maison.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Une fois la saumure totalement évaporée, les quinze barres sont sorties des alvéoles avec les feuilles calcinées qui en tapissent le dessous. Elles sont alors grattées à l'aide d'une machette...Une fois la saumure totalement évaporée, les quinze barres sont sorties des alvéoles avec les feuilles calcinées qui en tapissent le dessous. Elles sont alors grattées à l'aide d'une machette. C'est le moment où le propriétaire du champ de sel (et des cannes) prépare la répartition des barres : celles (cinq ou six) qu'il gardera ou offrira à des parents, sans oublier les deux barres que le spécialiste reçoit pour la tâche technique et magique accomplie.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Les barres sont ensuite emballées dans des stipes de bananier, puis entourées d'une dense spirale de lamelles d'écorce de Trema sp., qui les protégera.Les barres sont ensuite emballées dans des stipes de bananier, puis entourées d'une dense spirale de lamelles d'écorce de Trema sp., qui les protégera. Le propriétaire du sel, un ou deux amis et le spécialiste du sel (ici, Kandawatché) se chargent de cette dernière opération.© P. Lemonnier, Wonenara, 1978
- Une partie des barres sont (étaient) ensuite dispersées par commerce intertribal, tant dans l'ensemble des douze groupes linguistiques anga que chez des non-Anga,..Une partie des barres sont (étaient) ensuite dispersées par commerce intertribal, tant dans l'ensemble des douze groupes linguistiques anga que chez des non-Anga, comme cet Asiana (à droite) auquel trois Baruya proposent des barres en échange de nappe d'écorce battue. On reconnaît Kandawatché à l'arrière-plan.© I. Dunlop, Asiana, 1969
A Jalisco, au Mexique
Depuis les périodes préhispaniques, on produit du sel dans les bassins des hautes terres et des marges du littoral mexicain. À Jalisco, cette production de sel consiste à exploiter les sols salés de playa. Cette forme d'exploitation obéit à un rythme saisonnier : pendant la saison sèche, les sels se concentrent en surface par évaporation de la nappe d'eau et remontée capillaire dans le sol. Les limons et argiles salés sont collectés et stockés en petits monticules. La playa est divisée en parcelles exploitées l'une après l'autre, pour laisser le temps à la croûte salée de se renouveler. Les terres salées sont ensuite lessivées à l'eau douce. Dans un premier temps, elles décantent dans de grands récipients. La saumure obtenue est ensuite filtrée dans un autre récipient, puis concentrée et cristallisée soit par cuisson, soit soumise à l'évaporation solaire. On produit ainsi deux types de sels : des pains de sel sec moulés dans les récipients de cuisson et une pâte d'un sel humide qui est moulée en pains après avoir séché.
Les salines préhispaniques du bassin de Sayula présentent un certain nombre de traits archéologiques communs avec la fabrication de sel ignigène en Normandie au XVIIIe siècle ou à Sandun, dans le marais de la Brière (Loire-Atlantique), pour l'âge du Fer français. Les fosses qui servent au lessivage des terres salées sont souvent disposées en parallèle, rassemblées par deux ou trois, et communiquent entre elles grâce à une légère pente, ce qui permet l'écoulement de la saumure. Les fosses de stockage de la saumure sont de forme circulaire et étanchéifiées au moyen d'argile et de pierres plaquées aux parois. Les fosses à combustion sont souvent tapissées d'argile crue, de pierres ou de tessons de céramique amalgamés à l'argile. Les céramiques de cuisson, à fond plat et aux parois peu élevées, étaient « calées » dans un mélange d'argile sèche, de végétaux et de tessons de poteries, au-dessus de la chambre de chauffe, et étaient détruites après la cuisson. Le sel ainsi obtenu ressemble à une pâte de sel. Les déchets issus du lessivage sont entassés à proximité et forment un monticule.
C'est l'ensemble de ces éléments, formant un faisceau d'indices, qui permet de reconnaître dans un autre contexte un semblable procédé technique d'acquisition du sel.
- Analyse comparative de la distribution des fossesde la Molita en bordure du bassin de Sayula (Mexique) et du site Néolithique et Tène récente de Sandun en bordure du bassin de Brière (Loire-Atlantique).Analyse comparative de la distribution des fosses à revêtement d'étanchéité, doubles ou multiples, de gisement de production de sel de la Molita en bordure du bassin de Sayula (Mexique) et du site Néolithique et Tène récente de Sandun en bordure du bassin de Brière (Loire-Atlantique).© S.Cassen, d'après Letterlé & alii (1990) et Liot (1998)
- Analyse comparative de la distribution des fossesde la Molita en bordure du bassin de Sayula (Mexique) et du site Néolithique et Tène récente de Sandun en bordure du bassin de Brière (Loire-Atlantique).Analyse comparative de la distribution des fosses à revêtement d'étanchéité, doubles ou multiples, de gisement de production de sel de la Molita en bordure du bassin de Sayula (Mexique) et du site Néolithique et Tène récente de Sandun en bordure du bassin de Brière (Loire-Atlantique).© S.Cassen, d'après Letterlé & alii (1990) et Liot (1998)
- Travail sur un salin Mexicain.Travail sur un salin Mexicain.© C-P. Rémy
- Accumulation de débris de poteries provenant d'anciennes exploitations du sel. Région de Sayula (Etat de Jalisco, Mexique).Accumulation de débris de poteries provenant d'anciennes exploitations du sel. Région de Sayula (Etat de Jalisco, Mexique).© Claude Dejoux, IRD
Voir aussi
Le sel au Mexique à l'époque de la Conquête
Le lavage des sables
Le sel de sable ou sel ignifère
Dans les mines de sel de Taoudeni, au Mali
Au milieu du désert du Tanezrouft, au nord de Tombouctou, au Mali, les mines de sel sont un point de passage des plus anciennes routes caravanières de l'Afrique de l'Ouest. Ici, les mineurs - qui étaient autrefois souvent employés en travaux forcés, esclaves des Touaregs puis bagnards du régime colonial - confectionnent les plaques de sel qui voyageront dans toute la région. Le sel gemme, qui affleure au niveau du sol, est exploité au moins depuis le XVIe siècle.
Dans cet environnement hostile, les mineurs travaillent dans des conditions très pénibles, sans équipement ni protection. Ils extraient des plaques de sel à l'aide de pics et de barres à mine, outils rudimentaires identiques à ceux qu'employaient leurs ancêtres. Les plaques de sel sont échangées contre des denrées alimentaires ou d'autres produits indispensables à la vie quotidienne.
- Mopti, Mali. Plaques de sel récoltées de façon artisanale, stockées et prêtes à être chargées sur les grandes pirogues, principal moyen de transport sur la boucle du Niger.Mopti, Mali. Plaques de sel récoltées de façon artisanale, stockées et prêtes à être chargées sur les grandes pirogues, principal moyen de transport sur la boucle du Niger. Le commerce du sel fait partie des échanges traditionnels dans cette partie centrale d'Afrique de l'Ouest. Historiquement, il existait une route du sel et de l'or entre le royaume du Ghana et le Sultanat du Maroc, route commerciale passant par la boucle du Niger.© Jean-François Molez, IRD
- Pains de sels rassemblés pour emballage à Tegidda, Niger, novembre 1970.Pains de sels rassemblés pour emballage à Tegidda, Niger, novembre 1970.© Edmond Bernus, IRD
- Caravane de sel en Mauritanie.Caravane de sel en Mauritanie.© C-P Rémy
Voir aussi
Données actuelles sur le sel
L'extraction minière du sel
La lixiviation des sables, au Niger
Au Niger, à Teggida, on pratique encore aujourd'hui la lixiviation des sables, selon le procédé très ancien qui consiste à lessiver les sables ou les terres naturellement imprégnées de sel. Dans de grandes cuvettes, la terre ou les sables sont dilués, puis brassés. L'eau résiduelle est transportée dans d'autres cuvettes. Elle s'évapore en deux jours.
Le sel récolté est ensuite comprimé, soit en plaques de 25 kg, soit en pains de sel, à l'aide d'un moule. Enfin, le sel est emballé dans de la paille avant d'être transporté puis commercialisé.
- Salines de Tegidda-n-tesemt, dans le nord du Niger. À l'arrière-plan, les maisons en banco. Les salines sont formées de cratères entourées des amas de déblais entassés au fil des ans...Salines de Tegidda-n-tesemt, dans le nord du Niger. À l'arrière-plan, les maisons en banco. Les salines sont formées de cratères entourées des amas de déblais entassés au fil des ans. Dans ces monticules artificiels sont creusés des silos où sont entassées les réserves de sel. Le sel est obtenu par évaporation. On creuse la terre pour atteindre la nappe d'eau salée. À la surface de l'eau, le sel cristallise en une mince pellicule. Les caravaniers viennent s'approvisionner aux salines : le sel, le mil et les dattes sont les produits des caravanes du Sahel. Décembre 1985.© Edmond Bernus, IRD
- Moutons broutant près des salines de Tegidda-n-tesemt, dans le nord du Niger, décembre 1985.Moutons broutant près des salines de Tegidda-n-tesemt, dans le nord du Niger, décembre 1985.© Edmond Bernus, IRD
- Tegidda-n-tesemt, Niger. Puisette de cuir, baasu, outillage des sauniers, avril 1975.Tegidda-n-tesemt, Niger. Puisette de cuir, baasu, outillage des sauniers, avril 1975.© Edmond Bernus, IRD
- Le travail du saunier. Tegidda-n-tesemt, Niger, avril 1975.Le travail du saunier. Tegidda-n-tesemt, Niger, avril 1975.© Edmond Bernus, IRD
- Salines, Tegidda près de Bankilaré, Niger, octobre 1973.Salines, Tegidda près de Bankilaré, Niger, octobre 1973.© Edmond Bernus, IRD
- Salines, Tegidda près de Bankilaré, Niger, octobre 1973.Salines, Tegidda près de Bankilaré, Niger, octobre 1973.© Edmond Bernus, IRD
- Préparation des pains de sel à Tegidda-n-tesemt, Niger, 1970.Préparation des pains de sel à Tegidda-n-tesemt, Niger, 1970.© Edmond Bernus, IRD
Le saviez-vous ?
Lixiviation
La lixiviation, terme de chimie, désigne l'opération par laquelle on enlève ses principes solubles à une substance en la faisant passer à travers un liquide qui les lessive ou les dissout. Dans le cas du sel, c'est de l'eau, douce ou salée. Le lixiviat désigne la solution obtenue. Pour le sel, c'est la saumure.
Voir aussi
Riz et sel en Guinée, deux récoltes alternées
En Guinée, dans la région de Coyah, au bord de la mer, il y a deux saisons agricoles : pendant les pluies, on sème du riz que l'on repique dans des rizières aménagées en casiers bordés de petites digues et de canaux afin de faire entrer l'eau de mer. Une fois le riz récolté, en saison sèche, on fait entrer de l'eau de mer qui s'évapore sous le soleil. L'eau devient de plus en plus salée et la terre sur laquelle elle repose perd sa structure. La terre, devenue poudreuse, est alors récoltée et mise en petits tas. Chaque famille possède un atelier dans une paillote d'installation temporaire, le temps de la récolte. Le sel est ensuite séparé de la terre à l'aide d'un filtre fait de bois, de paille et d'argile.
La saumure obtenue est évaporée par chauffage au feu de bois. La terre filtrée est entassée à proximité et forme de gros monticules. On peut ainsi produire jusqu'à 75 kg de sel par jour.
- La déforestation liée au besoin en combustible pour la cuisson de la saumure.La déforestation liée au besoin en combustible pour la cuisson de la saumure.© Xavier Desmier / Rapho
- La cuisson de la saumure se poursuit jusqu'à évaporation complète pour extraire le sel. Pour obtenir 1 tonne de sel, il faut utiliser 3 tonnes de bois pour la cuisson.La cuisson de la saumure se poursuit jusqu'à évaporation complète pour extraire le sel. Pour obtenir 1 tonne de sel, il faut utiliser 3 tonnes de bois pour la cuisson.© Xavier Desmier / Rapho
- La récolte du sel après évaporation naturelle (le vent et le soleil).La récolte du sel après évaporation naturelle (le vent et le soleil).© Xavier Desmier, Rapho
- La récolte du sel après évaporation naturelle (le vent et le soleil).La récolte du sel après évaporation naturelle (le vent et le soleil).© Xavier Desmier, Rapho
- Le séchage du sel.Le séchage du sel.© Xavier Desmier, Rapho
- Le piquage du riz.Le piquage du riz.© Xavier Desmier, Rapho
- Le ramassage du riz.Le ramassage du riz.© Xavier Desmier, Rapho
- Le riz est emporté pour être séché.Le riz est emporté pour être séché.© Xavier Desmier, Rapho
Voir aussi
Bernard Palissy (vers 1510 - 1590), l'alchimie du sel
La production de sel sur le littoral de la Manche
Le sel végétal
Les marais salants et les salins
Le sel de sable ou sel ignifère
Une approche comparative : Allemagne et Thaïlande
Les vestiges de la saline de Schwäbisch Hall (Bade-Württemberg), dans le sud-ouest de l'Allemagne, datés de l'âge du Fer (Ve-Ier siècle avant notre ère), ont été mis au jour en 1939. Deux puits de saumure avec des caissons en bois et six troncs d'arbres évidés avec des restes de superstructures en planches ont été datés de 295 avant notre ère.
Ces structures ressemblent aux constructions de filtres en bois et paille utilisées aujourd'hui encore en Thaïlande pour la graduation de la saumure produite par lessivage de la terre salée.
- La saline traditionnelle en Thaïlande.La saline traditionnelle en Thaïlande.© Jean-Luc Maeght, IRD
- Saline traditionnelle dans la zone salée.Saline traditionnelle dans la zone salée.© Jean-Luc Maeght, IRD
- Dispositif de fabrication du sel par ignifugation : au premier plan, réservoir ouvert de récupération des eaux saumâtres ayant percolé à travers un massif de sol salé, disposé dans un tronc d'arbre évidé...Dispositif de fabrication du sel par ignifugation : au premier plan, réservoir ouvert de récupération des eaux saumâtres ayant percolé à travers un massif de sol salé, disposé dans un tronc d'arbre évidé. À l'arrière-plan, mis en tas du sol dessalé après son remplacement par du sol salé.© Jean-Pierre Montoroi, IRD
- Ce bois est utilisé pour chauffer l'eau pendant la production de sel.Ce bois est utilisé pour chauffer l'eau pendant la production de sel.© Jean-Luc Maeght, IRD