Histoire du sel : Moyen Age Autres aspects sociaux

La gabelle du sel

Le terme de « gabelle » (emprunté à l'italien gabella, lui même issu de l'arabe) s'applique initialement au Moyen Âge à toutes sortes d'impôts, mais, à partir de Louis-Philippe, il désigne exclusivement l'impôt sur le sel. Cette taxe, à l'origine féodale, a été instituée en premier lieu par Charles d'Anjou, comte de Provence, en 1259. Au cours du XIVe siècle, la gabelle est progressivement généralisée par le monarque à l'ensemble du royaume, faisant obligation aux sujets d'acheter une quantité imposée de sel aux greniers du roi. La gabelle est un impôt complexe du fait de la diversité de ses modes de perception, de ses applications et de ses exemptions. Le roi ne produit pas de sel, mais exerce un contrôle sur la vente, qui est du ressort des fermiers généraux et des gabelous ou gabeleurs. Le principe de la Ferme générale est unifié sous Colbert en 1664, et l'impôt, centralisé.

Le projet d'étendre la gabelle tout au long de sa mise en place, depuis les provinces du nord de la France jusqu'à celles du Sud-Ouest, a provoqué à plusieurs reprises des révoltes populaires. Avec la gabelle, un commerce juteux de contrebande se développe, assuré par les « faux-sauniers », mais c'est un commerce risqué car sévèrement puni, par la prison, la mort ou la condamnation aux galères.

Le saviez-vous ?

Les greniers à sel

Les greniers à sel ont été créés en 1342, en même temps que la gabelle. Ils permettaient d'entreposer le sel de gabelle et servaient également de tribunaux pour les petits litiges liés à cet impôt. Les greniers à sel étaient gérés par les fermiers généraux et des officiers. À la veille de la Révolution, en 1789, il y avait 250 greniers à sel dans les pays de grande gabelle et 147 dans les pays de petite gabelle. À côté des greniers à sel, il y avait également des « chambres à sel », qui étaient de simples lieux de vente du sel.