Histoire du vin : Antiquité Mythes et religions

Vinalia priora et vinalia rustica, fêtes vinaires et dieux du vin

Dans le Latium antique, tout le cycle de fabrication du vin se déroulait entre deux fêtes symboliques dédiées au vin.

Les vinalia priora, le 23 avril, avaient pour objet de détourner la colère divine des grappes mûres et d'éviter ainsi les averses violentes et les pluies d'orages ; on ouvrait alors des fûts remplis l'automne précédent et un prêtre répandait sur le sol une coupe de vin, offrant une libation à Jupiter devant le temple de Vénus également patronne de cette fête associée à la consommation du vin.

Les vinalia rustica, le 19 août, inauguraient les vendanges ; des agneaux étaient immolés avant que la première grappe ne soit coupée.

Ces deux fêtes sont dédiées à Jupiter, maître des cieux et des conditions météorologiques, et secondairement à Vénus, pour sa relation étroite avec la végétation. Dionysos / Bacchus intervenait également, mais avec un rôle différent : assimilé dans le monde latin sous le nom de Liber Pater, il protégeait les étapes profanes de l'obtention du vin, tel le pressurage du raisin, dont le moût, liquide encore impur, était impropre aux libations sacrées.

Le symbolisme du vin dans la Bible

Dans l'Ancien Testament, le vin apparaît sous différentes formes. Vin serpent, il s'empare des personnages, les précipite sur des obstacles et les fait trébucher. Il est le complice de la débauche, du meurtre, de la duperie : les filles de Loth font boire leur père pour l'obliger à l'inceste ; Noé enivré montre sa nudité ; Absalon soûle Ammon pour le tuer ensuite...

Dans le Nouveau Testament, le vigneron travaille sa vigne reçue en héritage de Yahvé, lequel le récompense de son labeur en lui permettant de goûter son vin sous sa vigne, devant sa maison, auprès de sa femme. Point d'ivresse mystique, ici le vin appartient au monde profane ; il n'est pas encore sacralisé comme étant le sang de Dieu.

Le vin, comme le pain, est le fruit du travail humain. Le vin symbolise la transformation de la nature par l'homme. Le refuser, c'est accepter le primat de cette nature, le consommer suppose d'en accepter le travail, et permet aussi de se consoler de sa propre condition.

C'est dans la première moitié du IVe siècle, après que l'empereur Constantin se fût converti au christianisme, en 312, que l'eucharistie (avec la transformation symbolique du vin en sang et du pain en corps du Christ) serait entrée dans la cérémonie liturgique que l'on connaît aujourd'hui. Mais l'utilisation du vin coupé d'eau n'est attestée que sous Justin au début du VIe siècle.

Symbole de joie dans la tradition religieuse juive, le vin est associé à la fête de la Pâque.