A Uzein, Pyrénées-Atlantiques, le site est localisé à environ 10 km au nord-ouest de Pau, à Uzein, sur un plateau dénommé Pont Long.

Dernière modification
10 mai 2016

La prescription de fouilles fait suite à un diagnostic positif réalisé en février 2008. Cette opération avait révélé la présence d'une occupation protohistorique matérialisée par une construction sur poteaux, des fosses, des structures à galets ainsi que des épandages de mobilier archéologique datable de la période gallo-romaine.
La zone de fouilles s'étend sur une superficie de 6 250 m2.

La zone du bâti mis au jour lors du diagnostic a livré de nouvelles informations lors de la fouille : un autre trou de poteau a été découvert sur son côté nord, permettant d'en compléter le plan et peut-être d'en isoler l'entrée sur son côté sud. Un tesson de céramique retrouvé dans le remplissage de l'un des trous de poteaux est à attribuer au Néolithique final. Un ensemble de trous de poteaux et de fosses a été observé à proximité immédiate du bâti.

D'autres structures en creux sont présentes sur le site. Elles forment des concentrations qui s'inscrivent dans des zones d'épandage de mobilier ou au contact, voire à l'intérieur, de groupes de structures à galets. L'étude en cours permettra d'apporter des précisions à ce sujet. Il faut ajouter que ces structures sont extrêmement pauvres en vestiges archéologiques, la présence de charbons ou de tessons de céramique revêtant un caractère d'exception.

78 structures à galets ont également été mises au jour, dont 37 concentrations de galets plus ou moins denses et étendues. Elles s'ajoutent aux 5 structures identifiées lors de l'opération de diagnostic. Elles sont composées essentiellement de quartzite et de quartz, auxquels peuvent être associés, dans une moindre mesure, des galets de schiste et quelques rares matériaux pyrénéens indéterminés. Les galets collectés sont de taille et de morphologie variables, et leur nombre et leur densité vont de quelques éléments dispersés jusqu'à des concentrations d'éléments formant des ensembles bien délimités. Les formes de ces structures sont multiples : la plupart ont un contour irrégulier, certaines sont linéaires (sans doute du fait des labours), d'autres arrondies, parfois avec une limite nette, tandis que d'autres présentent « une zone de vide » entre les éléments.

La plupart de ces structures est composée d'éléments ayant chauffé. Elles peuvent aussi comporter des galets taillés ou utilisés (broyons, molettes, enclumes, nucléus, éclats), des fragments de meule en granite, en grès et parfois en quartzite. Certains ensembles ont livré des éclats de silex et des tessons de céramique.

L'interprétation de ces structures est difficile. Plusieurs types peuvent cependant être définis. En premier lieu, les structures de combustion, représentées par 7 aménagements de galets chauffés, denses et jointifs, aux éléments fracturés en place et aux limites perceptibles, sont observables sur le site. Les structures de combustion remaniées (vidanges de structures de combustion, réutilisation des matériaux, remaniement postérieur dû aux labours) constituent un autre type illustré par 14 exemples. D'autre part, les zones de vide entre les éléments observées dans certains ensembles semblent traduire un effet de paroi et renvoient donc à des calages. Enfin, certains regroupements d'artefacts remarquables évoquent des zones d'activité ou des dépôts d'outillage.

Des épandages de mobilier correspondant à des vestiges de niveaux d'occupation s'étendent dans les zones sans structure. Ils ont livré de la céramique ainsi que, dans une moindre mesure, du lithique. Un fragment de hache polie et trois ébauches de hache ont ainsi été découverts. Deux de ces ébauches ont été trouvées côte à côte, constituant peut-être un dépôt votif ou un stock en attente.

Les datations 14C et les études de la céramique et des roches montrent trois phases d'occupation, du Néolithique final au Bronze ancien. Des vestiges gallo-romains ont également été repérés. Ils sont constitués par un épandage de mobilier (galets thermiques ou pas, éclats de quartzite, céramique) situé au nord-est du site et dans lequel s'inscrivent deux structures à galets et trois probables trous de poteau. Le mobilier archéologique donne une datation comprise entre les milieux des Ier et IIe siècles après J.-C.

Ce gisement archéologique révèle une occupation agro-pastorale du Néolithique final au Bronze ancien, à rapprocher à l'époque gallo-romaine des sites similaires de Lons, Billère, Lescar, Mazerolles et plus généralement des sites de Pont Long.