Paléogénétique

La paléogénomique, quelles avancées ?

Les récents progrès en matière de biologie moléculaire appliqués à l’étude du génome des organismes fossiles ont permis de remettre en cause bon nombre d’idées concernant les origines de l’Homme.

Qui imaginait, avant les études paléogénétiques, que certains Néandertaliens avaient les cheveux roux ? Qui aurait pu penser que l’ADN de la momie Ötzi, découverte en 1991 dans les Alpes italiennes, révèlerait que cet homme décédé vers -3200 possédait certains traits génétiques présents seulement chez une petite partie des populations corse et sarde ?

On a longtemps cru que l’Homme de Néandertal avait brutalement disparu peu après l’arrivée d’Homo sapiens. Or la paléogénomique a établi que les hommes modernes portent dans leurs génomes des spécificités provenant d’une autre lignée : au moment de la sortie d’Afrique, certains Sapiens se sont en effet reproduits avec des hommes de Néandertal ; même si tous les bébés hybrides ne sont pas arrivés à terme ou n’ont pu être fertiles à l’âge adulte, certains sont devenus les ancêtres des êtres humains non africains actuels et leur ont transmis des bribes d’ADN néandertalien.

En 2008, dans le sud-ouest de la Sibérie, des scientifiques découvraient un fragment de phalange qui se révéla appartenir à une jeune femme d’une lignée humaine encore inconnue, identifiée par son seul ADN : les Dénisoviens. Ces hominidés du Paléolithique moyen se sont hybridés avec les ancêtres des Asiatiques de l’Est, des Aborigènes d’Australie et des Mélanésiens actuels, lesquels en portent la trace dans leurs gènes…

Chez les Homo sapiens plus encore des migrations et des métissages sont intervenus. Si bien que les peintres de Lascaux ne peuvent être considérés comme les descendants directs de ceux de Chauvet ni des artistes de Pech-Merle. Et quant aux Européens actuels, ils sont le résultat d’un mélange entre les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique, les premiers agriculteurs d’Anatolie et une population arrivée des steppes orientales il y a 4 500 ans.

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Réplique d'une molaire de Denisovien. Muséum des sciences naturelles de Belgique